Le président français, Emmanuel Macron, a fait part samedi 3 juin à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, de « sa préoccupation » à propos du sort du journaliste français Mathias Depardon, et demandé son retour en France « le plus vite possible ».

Au cours d’un entretien téléphonique entre les deux chefs d’Etat, « le président de la République a réexprimé sa demande de voir rentrer le plus vite possible M. Depardon », détenu depuis le 8 mai en Turquie, a annoncé l’Elysée dans un communiqué.

Retenu par les autorités turques dans un centre de rétention pour migrants clandestins à Gaziantep, non loin de la frontière turco-syrienne, le photojournaliste Mathias Depardon a interrompu sa grève de la fin le 27 mai, mais sa situation n’a jusque là pas évolué. Vendredi, le Quai d’Orsay avait déclaré « travailler activement » à sa libération, et des représentants de l’ambassade de France en Turquie devaient lui rendre visite ce vendredi.

Arrêté au cours d’un reportage dans le sud-est du pays

Son cas a été évoqué lors d’une rencontre entre les présidents turc et français en marge du sommet de l’OTAN à Bruxelles, le 25 mai, avec promesse du numéro un turc d’examiner « rapidement » la situation du photographe.

Arrêté le 8 mai à Hasankeyf, dans le sud-est de la Turquie, où il réalisait un reportage sur le Tigre et l’Euphrate pour le magazine National Geographic, Mathias Depardon se voit reprocher d’avoir travaillé sans la carte de presse délivrée chaque année par les autorités turques. Installé à Istanbul depuis cinq ans, le journaliste de 36 ans l’avait toujours reçue, mais en 2017, son dossier n’a pas abouti sans qu’aucun refus ne lui soit formulé.

Sur Internet – notamment parmi ses confrères français – une mobilisation a été lancée en faveur de la libération du photojournaliste, avec sur Twitter le hashtag #FreeMathias.

Au cours de cet entretien, les deux chefs d’Etat ont par ailleurs évoqué « les dossiers syriens et libyens » afin de « poursuivre l’échange [...] en marge du sommet de l’OTAN », a précisé l’Elysée dans son communiqué. L’appel « a aussi été l’occasion d’évoquer la décision (du président américain) Donald Trump de faire sortir les Etats-Unis de l’accord de Paris et pour Erdogan de rappeler son engagement dans cet accord », annonce par ailleurs la présidence française.