Un faux pas dans une communication qui se veut parfaitement maîtrisée ? La plaisanterie du chef de l’Etat au sujet des kwassa-kwassa, de petites embarcations comoriennes, qui, selon lui, serviraient moins à pêcher qu’à « amener du Comorien » à Mayotte, est loin d’être passée inaperçue et suscitait de vives réactions sur les réseaux sociaux, samedi 4 juin.

Une vidéo diffusée vendredi soir sur TMC montre Emmanuel Macron en train d’échanger avec des officiels, lors d’une visite la veille au Centre régional de surveillance et de sauvetage atlantique (Cross) d’Etel (Morbihan).

L’un d’entre eux évoque différents types d’embarcations : « Il y a des tapouilles et des kwassa-kwassa. » « Ah non, c’est à Mayotte, le kwassa-kwassa », relève alors le président. Avant de plaisanter : « Mais le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent. » Après un bref silence, il ajoute : « Les tapouilles, c’est les crevettiers. »

Les kwassa-kwassa sont régulièrement utilisées par des migrants de l’archipel indépendant des Comores pour gagner Mayotte, le 101e département français depuis 2011. Des morts sont à déplorer chaque année à la suite de naufrages de ces frêles embarcations.

Contacté par le Lab d’Europe 1, le service de communication de l’Elysée a reconnu une « plaisanterie pas très heureuse » et « malvenue sur un sujet grave, dont le président de la République a pleinement conscience et dont il a eu l’occasion de parler durant la campagne présidentielle ». Et d’insister : « C’est complètement regrettable et malvenu. »

Vives réactions

Entre autres réactions sur les réseaux sociaux, celles du député PS de Seine-Saint-Denis, Daniel Goldberg et président du groupe d’amitié France-Union des Comores de l’Assemblée nationale, qui, sur Twitter, invite M. Macron à « régler les problèmes locaux plutôt qu’à en rire ».

« Ce n’est pas parce qu’on dit que c’était pour rire qu’on n’a rien dit », a déclaré à l’Agence France-Presse le chef de file des Républicains pour les législatives, François Baroin. « C’était évidemment choquant, encore plus quand on est président », a-t-il jugé, en marge d’un déplacement en Corse.

De leur côté, Cécile Duflot et Nadine Morano ont dénoncé sur Twitter ce qu’elles jugent être un deux poids deux mesures :