Quelques heures après l’annonce par l’Arabie saoudite et cinq de ses alliés — l’Egypte, le Yémen, Bahreïn, les Emirats arabes unis, et le gouvernement dissident libyen de Baïda — de leur rupture diplomatique avec le Qatar, la communauté internationale a commencé à réagir.

L’annonce de la mise au ban du petit Etat gazier a poussé le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, à appeler les pays du Golfe à tenter de régler leurs divergences :

« Certainement, nous encouragerions les parties à s’asseoir et à parler de ces divergences. Si nous avons un rôle à jouer pour les aider à affronter [leurs différends], nous pensons qu’il est important que le CCG [Conseil de coopération du Golfe] reste uni. »

Ankara propose son aide

De son côté, la Turquie, qui entretient des rapports étroits avec les monarchies du Golfe, a exhorté les acteurs du dossier au dialogue, proposant son aide pour que « la situation revienne à la normale ».

Dans la même veine, Téhéran a appelé le Qatar et ses voisins à « un dialogue franc » pour résoudre leurs différends. « L’usage de sanctions dans le monde interdépendant d’aujourd’hui est inefficace, inacceptable et condamnable », a ajouté un porte-parole du ministère des affaires étrangères iranien.

L’Iran est particulièrement visé par ces manœuvres diplomatiques. L’Arabie saoudite et ses alliés ont en effet invoqué des questions de sécurité nationale pour justifier la rupture des relations diplomatiques avec leur voisin. Ils l’accusent, en effet, de déstabiliser la région et de soutenir des « groupes terroristes », y compris Al-Qaida, l’organisation Etat islamique (EI) et la confrérie des Frères musulmans.

Mais c’est également des déclarations sur un rapprochement entre le Qatar et l’Iran qui ont provoqué l’ire de l’Arabie saoudite, qui accuse Téhéran d’être « le fer de lance du terrorisme ». Ces propos ont été considérés comme un acte de « trahison » à Riyad et aux Emirats arabes unis, les principaux animateurs du front anti-Téhéran. Le président américain, en visite à Riyad le 21 mai, avait pour sa part demandé à la communauté internationale « d’isoler » l’Iran.

Le Qatar a dénoncé des mesures « injustifiées » et « sans fondement » par un communiqué de son ministre des affaires étrangères. Elles ont un « objectif clair : placer l’Etat [du Qatar] sous tutelle, ce qui marque une violation de sa souveraineté » et est « totalement inacceptable », écrit-il. Le Qatar « prendra les mesures nécessaires pour mettre en échec les tentatives d’affecter sa population et son économie ».