Du thon sur un marché aux poissons de Honolulu, dans l’Etat américain d’Hawaï, le 23 mars 2016. | Caleb Jones / AP

L’annonce a été faite par le World Economic Forum : « Quarante-huit grandes entreprises de pêche, détaillants et entreprises associées ont signé aujourd’hui la déclaration de traçabilité Thon 2020, dans laquelle ils s’engagent à empêcher le thon pêché illégalement d’être mis sur le marché » et également à empêcher le travail forcé en haute mer. Parmi ces signataires figurent des géants du secteur comme le thaïlandais Thai Union, numéro trois mondial du poisson en boîte. Négocié par l’organisateur du forum de Davos (Suisse), cet accord est soutenu par 18 ONG, des organismes de la société civile et le président de l’Assemblée générale des Nations unies. Il est présenté ce lundi en ouverture de la première Conférence sur les Océans, organisée par l’ONU.

Selon l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ un tiers du stock mondial de poisson, toutes espèces confondues, est victime de la surpêche. En général illégale, celle-ci représente chaque année pour les pêcheurs un manque à gagner d’environ 24 milliards de dollars, ou 26 millions de tonnes de poissons. La pêche illégale du thon, l’un des groupes de poissons les plus touchés, génère par ailleurs du travail forcé dans de nombreux pays. L’état des stocks de thon, situé au sommet de la chaîne alimentaire, a un impact considérable sur la santé des océans. Cet engagement sera soutenu par l’« Ocean Data Alliance », un rassemblement d’entreprises leaders dans leurs technologies respectives (informatique, satellites, entre autres), de gouvernements et de centres de recherche, qui doivent créer ensemble des solutions en accès libre pour mettre à disposition des signataires les données permettant de gérer la ressource des océans. C’est aussi à l’horizon 2020 que les signataires de la déclaration de Malte, dite « MedFish4Ever », dont 15 pays, se sont engagés à « éliminer la pêche illégale » en mer Méditerranée.