Un membre des FDS dans le village de Hazima, le 6 juin. / AFP / DELIL SOULEIMAN | DELIL SOULEIMAN / AFP

Il s’agit de porter un « coup décisif » à l’Etat islamique. C’est par ces mots que la coalition antidjihadiste dirigée par Washington a salué, mardi 6 juin, l’annonce du lancement de l’assaut sur Rakka, le fief du groupe islamiste en Syrie. La bataille, qui risque d’être « longue et difficile », est menée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants arabes et kurdes soutenue par Washington.

Les troupes des FDS vont tenter de reprendre la ville principalement par l’est. « Nos forces sont entrées dans le quartier de Mechleb », a déclaré à l’Agence France-Presse la commandante Rojda Felat. Selon cette responsable des FDS, des combats violents font également rage à la périphérie nord de Rakka.

L’alliance a conseillé aux civils de s’éloigner des positions de l’EI et des zones de front. Rakka est peuplée d’environ 300 000 habitants, y compris quelque 80 000 déplacés ayant fui d’autres régions de la Syrie depuis la guerre. Les forces antidjihadistes accusent l’EI de se servir des civils comme « boucliers humains » et de se cacher au milieu de la population.

L’organisation humanitaire Médecins sans frontières a indiqué que la fuite des civils syriens hors de Rakka s’accélérait. « 800 personnes par jour arrivent dans le camp » de déplacés d’Aïn Issa, à une trentaine de kilomètres au nord de Rakka, et la situation est difficile faute de moyens humanitaires.

Appui aérien

L’assaut des FDS intervient sept mois après une offensive d’envergure, qui leur a permis de s’emparer progressivement de vastes régions autour de la cité du nord de la Syrie et de l’encercler. La coalition antidjihadiste, qui opère également en Irak contre l’EI, fournit aux FDS des armes, un appui aérien et les assiste au sol avec des conseillers.

En anticipation de l’assaut de mardi, la coalition a ainsi mené plusieurs raids aériens, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Selon lOobservatoire, un bombardement aérien de la coalition internationale a fait 21 morts parmi des civils qui tentaient lundi de fuir la ville.

Le général américain Steve Townsend, qui commande les forces de la coalition internationale, a précisé que l’offensive s’inscrivait dans la cadre d’une bataille plus vaste contre l’EI, qui a revendiqué de nombreuses attaques meurtrières dans la région mais aussi en Europe. « L’EI menace toutes nos nations, pas seulement en Irak et en Syrie mais dans nos patries », a-t-il déclaré.

Outre la ville de Rakka, l’Etat islamique contrôle toujours en Syrie des régions du sud de la province de Rakka, ainsi qu’une grande partie de la province voisine de Deir Ezzor, riche en pétrole. Le groupe occupe aussi des secteurs de la province centrale de Homs et a une présence limitée dans les provinces de Hama (centre), Alep (nord), dDeraa (sud) et à Damas.

Mais le groupe a perdu du terrain depuis plusieurs mois. En Irak, l’EI est notamment en passe de perdre Mossoul, son dernier grand fief urbain dans le pays.