Christopher Wray, en janvier 2005 à Washington. | LAWRENCE JACKSON / AP

Un « homme aux états de service impeccables ». C’est ainsi que Donald Trump a brièvement présenté, mercredi 7 juin, celui qu’il souhaite nommer comme nouveau directeur du FBI, Christopher A. Wray.

Diplômé de la faculté de droit de l’université Yale en 1992, Christopher Wray y fut le rédacteur en chef du Yale Law Journal, un poste extrêmement prestigieux réservé à l’élite des juristes.

Ce vétéran de la justice américaine fut ensuite chargé, de 2003 à 2005, de la division criminelle, l’une des plus importantes du ministère de la justice. Un poste qui lui aura aussi permis de travailler étroitement avec le FBI, qu’il pourrait diriger s’il est confirmé par le Sénat. Ces dernières années, M. Wray a travaillé comme avocat au cabinet King and Spalding.

Accusations de « diversion »

La nomination de M. Wray par Donald Trump fait suite au limogeage controversé de James Comey, au début de mai, par le président. Le « Bureau » enquêtait en effet sur l’ingérence russe supposée dans l’élection présidentielle, au bénéfice notamment de Donald Trump. Une concomitance qui a fait planer le doute d’une tentative d’entrave à la justice de la Maison Blanche.

La nomination de Christopher Wray, qualifiée de « diversion » par plusieurs responsables de l’opposition, ne devrait toutefois pas permettre d’éclipser le retour sur le devant de la scène de James Comey. Ce dernier se rendra en effet jeudi devant le Congrès pour une audition publique très attendue.

Les élus tenteront de faire le point sur l’enquête sur la grande campagne russe de piratage et d’influence durant la campagne présidentielle, mais aussi sur son volet le plus sensible : une éventuelle coordination entre des proches de M. Trump et Moscou.

« Il faut qu’il dise tout »

James Comey est appelé à confirmer si, oui ou non, le président américain a fait pression sur lui pour orienter ou faire classer des pans de l’enquête du FBI. « Il faut qu’il dise tout. Sur un sujet aussi grave, les Américains méritent d’entendre toute la vérité, rien que la vérité », a dit le chef des démocrates du Sénat, Chuck Schumer.

L’audition de M. Comey, qui aura lieu dans une immense salle, sera exceptionnellement retransmise sur les chaînes généralistes ABC, CBS et NBC, en plus des chaînes d’information. Des bars de la capitale fédérale ouvriront le matin pour diffuser le grand oral.

Selon ABC et CNN, M. Comey ne devrait pas aller jusqu’à accuser le président d’obstruction, mais il aurait l’intention de démentir certains propos de M. Trump, qui a notamment affirmé en mai que l’ex-directeur l’avait assuré qu’il n’était pas concerné par les investigations. Le dirigeant a aussi sous-entendu qu’il avait des enregistrements de leurs conversations.

Des notes écrites par M. Comey et ayant fuité dans la presse révèlent que le président a franchi une ligne rouge en lui demandant d’abandonner l’enquête sur Michael Flynn, son ex-conseiller à la sécurité nationale, ce qui ressemblerait à une tentative d’entrave à la justice, un délit qui, selon des élus, justifierait l’ouverture d’une procédure de destitution.

M. Trump aimerait tourner la page de cette affaire, qui paralyse sa présidence. Interrogé sur l’audition de James Comey, M. Trump a répondu mardi : « Je lui souhaite bonne chance. »