La France a demandé mardi 6 juin au Conseil de sécurité des Nations-Unies (ONU) d’appuyer le déploiement d’une force ouest-africaine dans la bande sahélienne pour combattre le terrorisme et les trafics de drogue et d’êtres humains en « éradiquant » les groupes islamistes et le crime organisé.

Malgré les quelque 4 000 soldats français basés dans cinq pays du Sahel depuis l’intervention militaire en 2013 au Mali, Paris peine à rétablir la sécurité dans cette vaste région désertique où les groupes djihadistes liés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique restent très actifs.

« Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser la région du Sahel devenir un sanctuaire pour les terroristes du monde entier », a déclaré à la presse l’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre.

Projet de résolution

Paris a fait circuler un projet de résolution qui, s’il était adopté par les 15 membres du Conseil de sécurité, autoriserait la force ouest-africaine à employer « tous les moyens nécessaires » pour rétablir la paix et la sécurité dans cette région dans le respect des lois internationales et en coordination avec les casques bleus de l’ONU et les soldats français. La force africaine aurait aussi pour mission de contribuer au rétablissement de l’autorité des Etats dans les régions périphériques, au retour des populations déplacées et des réfugiés ainsi qu’à la distribution d’aide humanitaire.

Des diplomates à l’ONU ont indiqué que le texte pourrait être soumis au vote du Conseil de sécurité dès la semaine prochaine.

« Il serait irresponsable de la part du Conseil de ne pas se ranger derrière cette initiative régionale visant à combattre le terrorisme à travers les frontières au moment où la menace n’a jamais été aussi élevée », a commenté François Delattre.

L’Union européenne s’est déjà engagée à verser 50 millions d’euros à la force sahélienne.

L’an dernier, les pays du Sahel – Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso et Mauritanie – ont proposé de constituer des unités d’élite d’une centaine d’hommes chacune qui seraient déployées dans les secteurs où les groupes djihadistes sont les plus actifs. Ces unités interviendraient en coordination avec les soldats de la mission de maintien de la paix l’ONU au Mali et avec les troupes françaises de l’opération Barkhane.