Nicolas Bay a défendu la « campagne exemplaire des 573 candidats » du Front national, mercredi 7 juin, lors d’une conférence de presse, après plusieurs enquêtes journalistiques indiquant des propos racistes, islamophobes et homophobes de la part de plusieurs dizaines d’entre eux.

Interrogé sur le fait de savoir s’il y aurait d’éventuelles suspensions de candidats après ces révélations, M. Bay a simplement répondu « non », depuis le siège du FN situé à Nanterre (Hauts-de-Seine).

« Nous allons étudier les propos qui leur sont prêtés, mais nous avons pu constater en faisant une première analyse que l’immense majorité de ces propos, même quand ils sont exprimés maladroitement, relève de la liberté d’expression » sur « l’immigration, l’islamisme ou le lien immigration-terrorisme », a-t-il estimé.

Interrogée mercredi matin sur France 2, Marine Le Pen s’en était déjà pris au « peu de sérieux de cette enquête (…) . Il peut y avoir des propos qui sont choquants, mais l’immense majorité, ce sont des considérations politiques qu’on peut avoir le droit d’évoquer en France », avait-elle déjà justifié.

« C’est parfois une maladresse »

Pour Nicolas Bay, certains propos plus isolés peuvent « nécessiter un petit rappel à l’ordre », et peuvent avoir été « maladroitement exprimés, sortis de leur contexte, relever de l’humour pas toujours de très bon goût ». « Mais ces propos ne sont pas suffisamment graves pour qu’on retire la confiance à nos candidats », a-t-il insisté. « On est parfaitement irréprochables, les critères que nous appliquons ne sont pas ceux de Buzzfeed », site d’information en ligne auteur d’une enquête publiée mardi.

Interrogé sur plusieurs cas particuliers, ceux de Joseph Damour (2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques), rediffusant un tweet qualifiant de « pédale » Pierre Bergé (actionnaire à titre individuel du Monde) ; de Grégory Stich (2e circonscription du Haut-Rhin), qui a tweeté en juillet 2014 un visuel évoquant l’existence d’un supposé « lobby juif » ; ou de Christophe Versini (15e circonscription de Paris), pour qui « l’ennemi c’est l’islam. Nous sommes en guerre contre l’islam ». M. Bay a concédé qu’« ils ne correspondent pas aux idées, aux valeurs que nous défendons ».

« Mais la question, c’est s’ils ont bien relayé eux-mêmes ces propos. Parfois quand ce n’est pas le candidat lui-même qui tient ces propos et qu’il le partage, c’est parfois une maladresse, parfois on partage un propos sans le partager, on peut même le partager pour le critiquer. Il faut avoir une analyse attentive et ne pas faire de procès d’intentions à nos candidats », a insisté l’eurodéputé FN. M. Bay a, en outre, pointé sur le fond une « méthode éminemment contestable, elle consiste à faire cette analyse très minutieuse uniquement sur les candidats du FN et pas sur les autres ».