Le PS VR, qui a franchi le million de ventes, est le casque de réalité virtuelle moyen-haut de gamme le plus demandé. | Sony

Huit mois après sa sortie, Sony annonce avoir écoulé 1 million d’exemplaires de son médiatique casque de réalité virtuelle pour PlayStation 4, le PS VR. Il devrait constituer l’un des axes de communication de la firme japonaise lors de sa conférence annuelle au Salon du jeu vidéo de l’E3, lundi 12 juin, à 3 heures du matin en France.

« Nous n’allons pas parler d’adoption de masse pour un million d’unités, mais on peut dire que c’est un bon début », a récemment estimé le directeur commercial de Sony, Jim Ryan, dans un entretien lundi au Time, tout en se disant « intrigué » par son potentiel. Le PS VR équipe actuellement 1,7 % des 60 millions de PlayStation 4 en circulation, la console de salon de Sony étant de loin la plus vendue du marché. Un taux d’attache très encourageant aux yeux du constructeur, d’autant que sa diffusion a été ralentie par des ruptures de stock.

« Les ventes sont supérieures à nos prévisions. Nous allons améliorer notre système de production, nous voulons rapidement résoudre les problèmes de pénurie actuels », a expliqué Atsuta Morita, responsable Asie de Sony Interactive Entertainment au quotidien japonais Asahi Shimbun. Lancé en octobre dernier, le premier casque de réalité virtuelle moyen de gamme s’était retrouvé en rupture de stock dès le mois de décembre, Sony ayant tablé sur une demande plus faible. En février dernier, le constructeur faisait état de 915 000 ventes.

Ce n’est pas le seul produit qui s’est retrouvé en rupture de stock ces derniers mois, la PlayStation Pro a été victime des mêmes problèmes. « Comme pour le PS VR, je suppose que nous n’avons pas été très bons dans nos prévisions, le produit est désespérément en rupture de stock », reconnaît Jim Ryan.

Un triple lancement audacieux

Fin 2016, Sony avait désarçonné de nombreux observateurs en lançant à deux mois d’écart une PlayStation 4 allégée, la PS4 Slim, un casque de réalité virtuelle, le PS VR, et une nouvelle évolution plus performante de sa console phare, la PS4 Pro, au risque de saturer le marché. « Comme vous vous le rappelez, l’an passé nous avions été casse-cou en lançant trois nouvelles machines en soixante jours. Nous ne le referons probablement pas », a plaisanté auprès de Time le responsable mondial du développement au sein de la marque, Shawn Layden.

L’entreprise avait également troublé en annonçant en début d’année 2017 la fermeture du studio de développement britannique Guerrilla Cambridge, qui avait conçu RIGS, l’un des principaux jeux de lancement du casque PS VR en octobre. La décision avait pu être perçue comme un signe avant-coureur de retrait de la réalité virtuelle. Selon les informations du Monde, le constructeur japonais continue en réalité de distribuer des kits de développement pour son casque, et plusieurs nouveautés sont en projet.

La firme prépare aussi bien des jeux que des expériences immersives décalées, comme une déclinaison en réalité virtuelle du film de super-héros japonais Kamen Rider, ou de la série Breaking Bad. « La VR permet de profiter d’un monde en 360°, c’est une invention qui va au-delà de la télévision », détaille Atsuta Morita.

Annoncés comme la grande tendance de l’année 2016, les casques de VR avaient connu des lancements commerciaux décevants, notamment le HTC Vive soutenu par HTC et Valve, et surtout l’Oculus Rift de Facebook. Selon l’International Data Corporation (IDC), il s’est vendu 770 000 casques haut de gamme au premier trimestre 2017, dont 429 000 PS VR, 190 000 Vive et seulement 99 300 Oculus Rift. Avec 489 500 ventes, la première place est occupée par le modèle d’entrée de gamme Samsung Gear VR, fondé sur la technologie de Facebook, fonctionnant avec un téléphone et vendu quatre à huit fois moins cher que les autres modèles.