Le gouvernement allemand a annoncé, mercredi 7 juin, le retrait de ses troupes de la base d’Incirlik dans le sud de la Turquie et leur redéploiement en Jordanie en raison des tensions germano-turques croissantes, a fait savoir l’agence allemande DPA.

Le conseil des ministres a approuvé le plan de la ministre de la défense Ursula von der Leyen, mis sur pied après que la Turquie a interdit aux parlementaires allemands de se rendre sur cette base de l’OTAN où quelque 260 soldats de la Bundeswehr – l’armée allemande – sont déployés dans le cadre de la coalition internationale contre l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.

En conséquence, l’Allemagne devra suspendre pendant deux mois les vols de ses appareils de reconnaissance Tornado basés à Incirlik, le temps qu’ils soient opérationnels à Azraq en Jordanie, près de la frontière syrienne.

Longue série de conflits

La décision du retrait allemand intervient après l’échec ce week-end d’une mission de conciliation en Turquie du ministre des affaires étrangères Sigmar Gabriel. Celui-ci voulait convaincre Ankara de laisser des parlementaires allemands visiter la base, ce à quoi le gouvernement turc s’oppose depuis le mois dernier.

Ankara a justifié son interdiction en accusant Berlin d’avoir accordé l’asile politique à des ressortissants turcs, dont des militaires, accusés par le président Recep Tayyip Erdogan d’être liés à la tentative de putsch de juillet.

Ce conflit n’est que le dernier d’une longue série empoisonnant les relations germano-turques depuis plus d’un an.