Frédéric Lefebvre a annoncé, jeudi 8 juin, qu’il quittait le parti Les Républicains. Selon l’ancien secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur dans le gouvernement de François Fillon (2010-2012), cette décision était devenue « incontournable ». « J’ai décidé de le quitter. C’est une décision que j’ai mûrement réfléchie, qui est à la fois douloureuse mais qui est en même temps libératrice », a-t-il affirmé sur franceinfo. Frédéric Lefebvre a envoyé ce jeudi un courrier, que L’Express s’est procuré, à la direction LR pour en détailler les motivations.

Frédéric Lefebvre, député sortant des Français de l’étranger en Amérique du Nord, a été nettement distancé au premier tour des législatives, dimanche 4 juin, par Roland Lescure, candidat de La République en marche (12,68 % contre 52,80 %) – il y aura malgré tout un second tour en raison du faible taux de participation (moins de 19 %).

Selon Frédéric Lefebvre, cette décision de quitter le parti, à propos de laquelle il n’avait « prévenu personne », « est libératrice, parce que je ne supportais plus que ces gens – et je pense à un quarteron de généraux sectaires qui sont à la tête des Républicains – parlent en mon nom ».

« On a tenté de me museler, on m’a moqué, on m’a menacé dans ma famille politique. C’est plus que des menaces d’ailleurs puisqu’elles ont été mises à exécution. »

L’ancien ministre invoque « des coupures de presse pour dire “Frédéric Lefebvre c’est un traître, (…) il dialogue avec Emmanuel Macron” ». « Le tournant ça a été mon vote pour le pacte de responsabilité » durant le quinquennat Hollande, a-t-il expliqué, « avec des menaces qui m’ont été faites, y compris pas Nicolas Sarkozy lui-même à Pasadena [Californie] quand Carla [Bruni] était venue donner un concert et que dans la loge j’ai subi ces menaces ».

Frédéric Lefebvre a longtemps été un proche de l’ancien président mais il s’en est nettement éloigné, apportant son soutien à Alain Juppé lors de la primaire de la droite en novembre 2016.

« Quand à un moment vous avez le sentiment que le parti dans lequel vous êtes est dévoyé, qu’on n’hésite pas à aller jusqu’aux outrances extrémistes, vous sentez qu’il y a quelque chose que vous devez rompre. C’est ce que je fais aujourd’hui. »