Anders Behring Breivik au tribunal d'Oslo, le 24 août 2012. | Odd Andersen/AFP

La Cour suprême norvégienne a annoncé, jeudi 8 juin, son refus d’examiner un appel d’Anders Behring Breivik sur ses conditions de détention. Responsable de l’attentat qui avait fait 77 morts en 2011 sur l’île d’Utoya, le tueur néonazi juge son emprisonnement « inhumain ».

Cette décision de la Cour suprême ne signifie pas pour autant que le jugement prononcé en mars, qui avait absous l’État norvégien des accusations de violation des droits de Breivik, est définitif. Anders Behring Breivik a fait part jeudi de sa volonté de saisir la Cour européenne des droits de l’homme. « Nous avons toujours été préparés à ce que notre plainte devant les tribunaux norvégiens n’aboutisse pas », a commenté son avocat, Øystein Storrvik.

« Je suis lourdement affecté par l’isolement »

Condamné à la peine maximale (21 ans de prison, renouvelable indéfiniment tous les cinq ans), l’extrémiste de 38 ans « n’est pas et n’a pas été victime de torture ou de traitement inhumain ou dégradant », avait déclaré en mars la cour d’appel d’Oslo, cassant le jugement de première instance.

Dans une décision qui avait stupéfié survivants et proches des victimes, un tribunal de première instance avait en effet conclu en avril 2016 que la Norvège violait l’article 3 de la convention européenne des droits de l’homme en infligeant au détenu un traitement « inhumain » et « dégradant ».

La juge avait en particulier souligné l’isolement prolongé de l’extrémiste, maintenu à l’écart des autres détenus depuis son arrestation. Ce régime de détention rend le détenu « mentalement vulnérable », avait alors assuré Me Storrvik, qui réclamait notamment pour son client la possibilité de côtoyer d’autres prisonniers. « Je suis lourdement affecté par l’isolement, et la radicalité est peut-être la séquelle la plus grave de mon isolement », avait insisté M. Breivik à la barre.

Après la décision en première instance, la prison de Skien où est détenu l’extrémiste de droite avait exclu de modifier ses conditions d’incarcération. « Le jugement n’est pas encore exécutoire », avait expliqué son directeur, Ole Kristoffer Borhaug, en référence à l’éventualité d’un appel, que l’Etat avait par la suite sollicité.