Mossoul, en Irak, le 2 juin 2017. | LAURENT VAN DER STOCKT POUR "LE MONDE"

La bataille menée par les forces irakiennes appuyées par la coalition internationale pour déloger les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) de Mossoul est le théâtre de « crimes de guerre », alertent jeudi 8 juin les Nations unies.

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, plus de 231 civils tentant de fuir la ville irakienne ont été tués par l’EI depuis le 26 mai. « Il n’y a pas de mots assez forts pour condamner des actes aussi horribles que l’assassinat de familles qui cherchent à se mettre à l’abri des combats », a déclaré le haut-commissaire, Zeid Ra’ad Al Hussein, dans un communiqué.

L’ONU détenait déjà la preuve depuis le début des opérations autour de Mossoul que le groupe djihadiste utilise des civils comme boucliers humains et exécute ceux qui tentent de fuir, mais les informations récentes font état d’une « augmentation significative du nombre de ces exécutions », relève le Haut-Commissariat.

Exécutions sommaires

L’ONU fait état de 27 personnes, dont 14 femmes et 5 enfants, tuées par balles le 26 mai alors que les civils tentaient de s’enfuir du quartier d’Al-Shifa, dans la partie ouest de Mossoul encore tenue par les djihadistes.

Le 1er juin, « les djihadistes auraient tué pas moins de 163 civils » dans le même quartier d’Al-Shifa, près d’une usine Pepsi. Toujours dans ce même quartier, 41 autres personnes qui tentaient de rejoindre les lignes de l’armée irakienne auraient été exécutées, selon l’ONU.

D’autres rapports font également état de victimes civiles causées par de récentes frappes aériennes, notamment à Zanjili, un quartier de l’ouest de Mossoul aux mains de l’EI où, le 31 mai, les bombardements ont fait entre 50 et 80 morts parmi la population, indique l’ONU.

Appuyées par la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, les forces irakiennes mènent depuis octobre une vaste offensive pour chasser l’EI de Mossoul, dont il s’était emparé en juin 2014. Seul l’ouest de la ville est encore aux mains des djihadistes.