« Le Qatar a fait des progrès pour enrayer le soutien financier et expulser les terroristes de son pays, mais il doit faire plus et il doit le faire plus rapidement », a déclaré le secrétaire d’Etat lors d’une brève déclaration. | MARTY MELVILLE / AFP

Le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, a appelé vendredi l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe à alléger le blocus imposé au Qatar, affirmant qu’il gênait la lutte contre le groupe Etat islamique dans la région.

« Le blocus gêne l’action militaire des Etats-Unis dans la région et la campagne contre l’EI [groupe Etat islamique] », a-t-il déclaré lors d’une brève déclaration.

Rex Tillerson a été chargé par Donald Trump de désamorcer la dispute régionale, que le secrétaire d’Etat a qualifiée vendredi de « préoccupante pour les Etats-Unis, pour la région et pour les nombreuses personnes touchées ».

« Le Qatar a un passé de soutien à des groupes qui vont de l’activisme à la violence », a-t-il poursuivi, avant toutefois de souligner des efforts récents, selon lui. « L’émir du Qatar a fait des progrès pour enrayer le soutien financier et expulser les terroristes de son pays, mais il doit faire plus et il doit le faire plus rapidement. »

Rex Tillerson a, d’autre part, appelé l’Arabie saoudite et les pays ayant déclaré le blocus à l’alléger. « Ce blocus a des conséquences humanitaires. Nous constatons un manque de nourriture, des familles sont séparées de force et des enfants sont retirés de l’école. Nous estimons que ce sont des conséquences involontaires, surtout pendant le mois sacré du ramadan, mais on peut y remédier immédiatement », a-t-il déclaré.

« Nous nous attendons à ce que ces pays prennent immédiatement des mesures pour désamorcer la situation et fassent un effort de bonne foi pour résoudre les différends qui les opposent. »

Ces propos contredisent directement les déclarations d’un responsable du Pentagone faites à la presse quelques minutes avant la déclaration de Rex Tillerson. « A ce stade, il n’y a pas eu d’impact sur nos opérations », avait déclaré le capitaine de vaisseau Jeff Davis.

Des organisations terroristes et des groupes sectaires

Ryad et ses alliés ont justifié lundi la rupture des relations par les liens qu’entretient, selon eux, le Qatar avec « des organisations terroristes et des groupes sectaires cherchant à déstabiliser la région, parmi eux les Frères musulmans, Daech (acronyme en arabe du groupe Etat islamique) et Al-Qaida ». Ces pays reprochent aussi au Qatar son rapprochement avec l’Iran chiite, le grand rival régional de l’Arabie saoudite, chef de file des pays sunnites.

Le Qatar cherchait vendredi des soutiens à l’étranger pour éviter de se trouver isolé sur la scène diplomatique cinq jours après le choc causé par la rupture des relations avec l’Arabie saoudite et ses alliés.

Son ministre des affaires étrangères, cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani, a effectué en matinée une visite surprise en Allemagne avant de se rendre samedi à Moscou pour y rencontrer son homologue, Sergeï Lavrov.