Un plant de cannabis. | ANDRES STAPFF / REUTERS

Des peines allant de dix-huit mois de prison avec sursis jusqu’à treize ans d’emprisonnement ont été prononcées à Marseille, vendredi 9 juin, contre 34 prévenus reconnus coupables d’avoir pris part à un trafic international inédit pour transporter cannabis et cocaïne entre l’Europe, le Maroc et le Brésil.

Les « mules » qui, aux escales de Casablanca ou de Rio de Janeiro, se scotchaient la drogue sur le corps pour monter à bord des bateaux de croisière de la compagnie Costa ont été condamnées à des peines entre dix-huit mois de prison avec sursis et trois ans ferme.

Ces jeunes du quartier des Moulins à Nice, recrutés pour participer à ces narco-croisières, échappent pour la plupart à l’amende douanière de 810 000 euros à laquelle sont condamnés certains prévenus. Les trafiquants leur promettaient jusqu’à 15 000 euros. Ils « n’ont été que des objets qu’on achète », avait indiqué la procureure Audrey Jouaneton dans son réquisitoire, « on leur a fait miroiter Copacabana mais on leur a fait risquer les geôles brésiliennes ».

13 narco-croisières

Les organisateurs du trafic ont été condamnés à 11 ans de prison avec une mesure de sûreté aux deux tiers pour Victor Sanches Tavares, un Capverdien de 34 ans, positionné par l’accusation « au sommet de la pyramide » avec Karim Moutakhaouil, en fuite, condamné, à 12 ans de prison.

Le tribunal a condamné à 13 ans de prison et prononcé un mandat d’arrêt à l’encontre de deux co-organisateurs de ce trafic, également en fuite.

Les prévenus en charge de l’écoulement de la drogue, Samir Moutakhaouil et Domenico Stanganelli, ont été condamnés à huit ans de prison, tout comme Abdelilah Amri qui apparaît être l’initiateur de cette nouvelle route de la drogue. Au total, 13 narco-croisières auraient été effectuées entre avril 2012 et mars 2014, certaines transportant jusqu’à une douzaine de passeurs.

Le cannabis embarqué par les mules au Maroc était livré au Brésil où il était échangé contre de la cocaïne transportée ensuite en Europe en navire de croisière par d’autres passeurs. L’accusation estime que 25 kilos de cannabis échangés au Brésil contre de la cocaïne revendue en Europe généraient 1,9 million d’euros.

En mars 2014, les policiers espagnols étaient intervenus à Tenerife à bord d’un paquebot de retour du Brésil, interpellant dix Français, les mules et leurs contremaîtres, et saisissant 25 kilos de cocaïne d’une très grande pureté.