Les deux ténors de la droite soutiennent des candidats qui s’opposent lors des élections législatives, le 11 et 18 juin.

Jean-Pierre Raffarin et Jean-Louis Debré. | Albert Facelly / French -politics. Reynaud Julien /APS-Medias/Abaca

Jean-Pierre Raffarin

Les Républicains. Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre de Jacques Chirac, s’est déplacé dans le quinzième arrondissement de Paris pour soutenir son ancien ministre, Jean-François Lamour, qui concourt sous les couleurs de LR. Un geste d’amitié, de fidélité et de cohérence politique, a-t-il expliqué.

Juppéiste et anti-sarkozyste. Depuis 2014, Jean-Pierre Raffarin déclare partager la ligne politique d’Alain Juppé, auprès duquel il s’est engagé durant la primaire de la droite. S’il a voté Sarkozy en 2012, il ne s’est pas privé, un an plus tard, d’étriller la campagne et le programme défendu par l’ancien président de la République.

Flegmatique. L’académicien Jean-Marie Rouart s’est amusé un jour à agiter le chiffon rouge en citant le nom de Debré pour tenter de faire sortir Raffarin de ses gonds. En vain. « Un sourire malicieux se peint sur son visage. Je sens que la vacherie hésite sur le bord de ses lèvres, raconte l’écrivain. Mais il se ravise. »

Dans la ligne. Après ses débuts chez les jeunes giscardiens, Jean-Pierre Raffarin, qui commença sa carrière comme directeur marketing des cafés Jacques Vabre, a enchaîné
les mandats sous les bannières de l’UDF puis de l’UMP et de LR. Considéré comme un modéré, il a toujours œuvré pour le rassemblement de la droite et du centre.

Jean-Louis Debré

En Marche ! Pilier historique de la Chiraquie, l’ex-ministre de l’intérieur Jean-Louis Debré, qui a soutenu Emmanuel Macron, fait campagne dans le quinzième arrondissement de Paris pour Hugues Renson, ancien collaborateur de Jacques Chirac désormais estampillé La République en marche. « Nos institutions ne sont pas faites pour la cohabitation. Ceux qui expliquent le contraire n’ont rien compris », a-t-il expliqué dans Le Figaro.

Anti-sarkozyste et juppéiste. Anti-sarkozyste de longue date – il avait qualifié l’ex-président de « chef de clan sans aucun sens de l’Etat » –, Jean-Louis Debré s’est naturellement engagé auprès d’Alain Juppé à l’automne 2016. Il a confié a posteriori avoir voté pour François Hollande en 2012.

Virulent. Président de l’Assemblée nationale quand Jean-Pierre Raffarin était premier ministre, Jean-Louis Debré, en 2004, n’hésitait pas à dénoncer son action : « J’ai l’impression qu’on gère la France comme un boutiquier gère sa boutique. »

Hors cadre. C’est au « perchoir » de l’Assemblée nationale qu’il dit avoir été le plus heureux : « Pendant ces cinq ans, je ne me considérais pas comme appartenant à un camp, et je m’honore de n’avoir participé à aucun vote même quand mes amis étaient en difficulté avec un texte de loi », a-t-il confié à La Croix.