Donald Trump le 9 juin à Washington D.C. | JONATHAN ERNST / REUTERS

Donald Trump a rassuré vendredi 9 juin ses alliés de l’Otan : ils peuvent compter sur les Etats-Unis en cas d’agression. Le président américain a ainsi tenté de dissiper l’inquiétude qu’il avait suscitée en mai lors de son premier sommet de l’Alliance.

Le milliardaire républicain, grand pourfendeur du déséquilibre des dépenses dans cette alliance militaire – les 28 autres membres ne contribuant pas suffisamment à ses yeux –, avait choqué le 25 mai à Bruxelles lorsqu’il avait omis de s’engager explicitement pour la défense collective en cas d’attaque contre l’un de ces pays.

« J’engage les Etats-Unis sur l’article 5 », qui prévoit que les alliés volent au secours d’un des leurs en cas d’agression extérieure, a affirmé vendredi Donald Trump lors d’une conférence de presse conjointe à la Maison Blanche avec le président roumain Klaus Iohannis.

Menace russe

Le président américain répondait à une question sur la « menace de la Russie », dont les ambitions régionales inquiètent de nombreux pays d’Europe de l’Est, notamment depuis l’invasion de la Crimée début 2014.

« Evidemment, nous sommes là-bas pour protéger. C’est l’une des raisons pour lesquelles je veux qu’on s’assure d’avoir une force très, très puissante en payant le genre de sommes nécessaires pour avoir cette force », a ajouté Donald Trump, qui demande depuis des mois aux alliés de dépenser davantage en matière de défense.

Une seule fois auparavant, l’article 5 a été invoqué pour engager militairement l’alliance. C’était dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, quand les Etats-Unis avaient demandé le soutien de l’Otan dans sa « guerre contre le terrorisme ».

Le président Trump, qui a pourtant dévoilé un débris du World Trade Center lors du sommet à Bruxelles, avait alors généré une onde d’incertitude parmi les alliés. Pour beaucoup, l’omission du pensionnaire de la Maison Blanche marquait un tournant et, selon les paroles de la chancelière allemande Angela Merkel, les européens devaient « prendre leur destin en main ».

D’omission à « priorité »

Ces inquiétudes dissipées, Donald Trump a toutefois martelé vendredi son leitmotiv : les alliés doivent mettre la main à la poche. Il a pour cela pris en exemple la Roumanie, au côté du président Iohannis, dont il a vanté les efforts pour porter à plus de 2 % du PIB sa contribution à l’Alliance.

« Nous espérons », a-t-il souligné, « que nos autres alliés de l’Otan suivront l’exemple roumain, répondront à leurs obligations financières et partageront leur part du coût de la défense ». « Je suis un partisan du renforcement de l’Otan (...) parce qu’ensemble, nous pouvons faire face aux défis sécuritaires auxquels le monde fait face », a-t-il encore expliqué.

Pour le magnat de l’immobilier, ses « actions » de dénonciation des pays qui n’assument pas leur part du fardeau financier portent déjà leurs fruits. « L’argent commence à affluer », s’est-il ainsi réjoui. « D’autres pays commencent à réaliser qu’il est temps de payer. (...) Très fier de ce fait ».

Une tournée pour convaincre

De son côté, le président roumain n’a rien trouvé à redire au discours de Donald Trump à Bruxelles, pas plus qu’à ses demandes d’augmentation de la participation financière des alliés. « Les dépenses militaires sont compliquées. Vous avez besoin de beaucoup d’argent, parce que l’Otan est la plus forte alliance que la Terre ait connue », a affirmé Klaus Iohannis. « Donc nous devons dépenser pour la défense. Dépenser de l’argent, quand vous êtes une alliance, signifie que tout le monde doit dépenser », a-t-il ajouté, reconnaissant que ce message était diversement accueilli parmi les pays concernés.

Quelques minutes après cette conférence de presse commune, la Maison Blanche a annoncé la visite officielle prochaine du président Trump en Pologne, autre pays européen membre de l’Otan.

But de la visite, selon l’exécutif: « Montrer que le renforcement de la défense collective au sein de l’Otan est une priorité ». Le ton, clairement, a changé.