Le ministère de l’éducation nationale a ouvert une enquête sur d’éventuelles fuites des sujets de physique-chimie et de sciences de la vie et de la terre (SVT) au bac S, a appris dimanche 11 juin l’Agence France-Presse (AFP) auprès du ministère.

La fuite concernerait vingt sujets d’évaluation des compétences expérimentales (ECE) pour la section S, c’est-à-dire des épreuves de travaux pratiques organisées en physique-chimie et en SVT. Ces ECE, organisées en amont des épreuves écrites, visent « à apprécier la capacité du candidat à mener une démarche scientifique dans l’environnement du laboratoire », souligne-t-on au ministère, en rappelant que l’épreuve compte pour 4 points dans la note des candidats.

Dans l’attente des résultats de l’enquête, le ministère ne se prononce pas sur la réalité et l’ampleur de ces « éventuelles fuites des supports d’évaluation », qui lui ont été signalées par un enseignant.

« Des centaines de lycéens en ont profité »

L’affaire, relevée par plusieurs forums en ligne, aurait débuté à la fin de mai, lorsqu’un internaute s’est vanté d’avoir mis la main sur les sujets de physique-chimie et de SVT de la série S, sur une page Facebook qui a depuis été effacée. « Ici se trouvent tous les sujets de TP [travaux pratiques] de physique-chimie », assure une capture d’écran du 27 mai reprise par de nombreux sites, en précisant que « des centaines de lycéens en ont profité ».

Selon un administrateur du site TI Planet (spécialisé dans les calculatrices et prisé des lycéens scientifiques), un dossier confidentiel « contenant les 20 sujets et leurs éléments d’évaluation (critères à observer, réponses…) a pu être intercepté par un élève » lors de sa diffusion aux enseignants « dix jours avant l’épreuve ».

L’élève l’aurait alors monnayé, ajoute l’administrateur dans un message publié sur le forum du site le 7 juin, en précisant que « potentiellement, l’intégralité des 20 sujets avec leurs éléments d’évaluation a été échangée en privé, en ligne ou hors ligne, entre divers candidats privilégiés ».

Au ministère de l’éducation nationale, on souligne le « poids limité en nombre de points » des ECE et on rappelle que « ce sont les compétences à mettre en œuvre » qui sont prioritairement évaluées lors de cette épreuve « en rien comparable à un sujet classique d’épreuve écrite ».