Nicolas Dupont-Aignan à Yerres le 7 mai, lors du second tour de l’élection présidentielle. | FRANCOIS GUILLOT / AFP

« Cette élection va se jouer à un rien », avait prévenu Nicolas Dupont-Aignan le 25 mai. Crédité de 29,75 % des voix, le président de Debout la France (DLF) arrive deuxième dans la 8e circonscription de l’Essonne, derrière le candidat de La République en marche Antoine Pavamani, à 35,76 %. C’est un camouflet pour le député sortant et maire d’Yerres. Imbattable depuis vingt ans dans son fief, il pourrait payer cher son éphémère rapprochement avec Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.

Antoine Pavamani, 37 ans, est un pur politique. Il a cumulé les postes auprès de ténors du PS. Ancien collaborateur de Manuel Valls à Evry, chef de cabinet de Bruno Le Roux à l’Assemblée nationale et conseiller de Jean-Marie Le Guen au ministère des relations avec le Parlement, il est déjà qualifié d’« apparatchik socialiste » par son rival. Le candidat a écumé gares et marchés. Sa première cible : les abstentionnistes.

Jérôme Flament, pour La France insoumise, est le troisième homme. Le syndicaliste CGT chez Air Liquide a remporté 11,9 % des voix. Quatrième, le candidat UDI-LR Irvin Bida avec 6 % des voix.

La suite s’annonce rude

Ce n’est pas le candidat du Front national qui fait de l’ombre au député sortant. Benjamin Boucher, producteur audiovisuel indépendant, ni encarté, ni engagé jusque-là, plafonne à 4,29 %. Il s’était d’ailleurs prononcé pour l’alliance avec DLF et a essentiellement orienté sa campagne contre Emmanuel Macron. Nicolas Dupont-Aignan aurait-il lui-même demandé au parti d’extrême droite d’investir un candidat pour rassurer ses électeurs ? Une « rumeur infondée », selon lui.

L’étiquette FN lui colle à la peau, la suite s’annonce rude. Après avoir abîmé sa popularité lors de la présidentielle, M. Dupont-Aignan tente laborieusement de justifier sa volte-face de l’entre-deux-tours. S’il a affiché son indépendance en affirmant qu’il ne siégera pas avec le FN dans la future Assemblée, certains en doutent. Le parti d’extrême droite le premier, qui table sur des alliances au niveau local.