Le Parlement hongrois a adopté, mardi 13 juin, une loi controversée renforçant le contrôle gouvernemental sur les organisations non gouvernementales (ONG) bénéficiant de fonds étrangers, une disposition critiquée par l’Union européenne et l’Organisation des Nations unies (ONU) et visant en particulier les organisations soutenues par le financier américain George Soros.

La loi portée par le premier ministre souverainiste, Viktor Orban, qui a fait de George Soros sa bête noire, a été adoptée par 130 voix contre 44 et 24 abstentions. Elle oblige les ONG bénéficiant annuellement de plus de 24 000 euros de fonds étrangers à fournir une liste annuelle de leurs principaux soutiens financiers étrangers et à se présenter explicitement comme « organisation bénéficiant de financements étrangers ».

Sanctions jugées « disproportionnées »

L’examen du texte, préparé depuis plusieurs mois, avait été reporté à plusieurs reprises sur fond de critiques grandissantes contre cette mesure jugée discriminatoire par ses détracteurs.

Des experts du Conseil de l’Europe avaient appelé la Hongrie à modifier le projet, estimant notamment « disproportionnées » les sanctions encourues par les ONG, notamment leur possible dissolution, en cas d’infraction.

Ce projet de loi, ainsi qu’une loi sur les universités étrangères adoptée en avril et perçue comme visant l’Université d’Europe centrale (CEU), fondée à Budapest, la capitale, par le milliardaire américain d’origine hongroise George Soros, ont été condamnés par l’Union européenne et ont suscité des manifestations de protestation à Budapest.