Petit couac au sein de l’exécutif. Le président Emmanuel Macron et son premier ministre Edouard Philippe ne s’accordent pas sur le candidat à soutenir pour le second tour des législatives, le 18 juin, dans la 18e circonscription de Paris.

L’ancienne ministre du travail de François Hollande, Myriam El Khomri, investie par le Parti socialiste (PS) a ainsi revendiqué lundi 12 juin sur Twitter le « soutien officiel » du chef de l’Etat.

Or, Mme El Khomri affrontera au second tour Pierre-Yves Bournazel (Les Républicains), qui avait lui-même obtenu le soutien, la semaine dernière, du chef du gouvernement. « Faites le bon choix, ne vous trompez pas et portez à l’Assemblée nationale un excellent député, Pierre-Yves Bournazel », lançait alors aux électeurs Edouard Philippe dans une vidéo postée sur le compte Twitter du candidat.

Pas de choix du parti

Selon l’équipe de campagne de la socialiste, « il y a eu des échanges » entre l’ancienne ministre et le président ce lundi : « On a tweeté peu après avoir reçu la confirmation de son soutien cet après-midi. Pour nous, c’est plus une confirmation puisqu’en décidant de ne pas investir de candidat [La République en marche, LRM] dans la circonscription, Emmanuel Macron souhaitait soutenir Myriam El Khomri. »

La présidente par intérim de LRM Catherine Barbaroux avait pourtant affirmé le 25 mai à l’Agence France-Presse que le parti n’avait pas choisi entre les deux candidats. « C’est le cas, presque le seul, où le mouvement se met en situation d’être témoin d’une primaire, entre deux candidats qui, l’un comme l’autre, sont dans la recomposition souhaitée par le président de la République », avait-elle alors argué.

Mme El Khomri s’apprête à affronter un second tour compliqué, ne pouvant compter sur le soutien des candidats de gauche Caroline De Haas (soutenue par le PCF, EELV et Nouvelle Donne) – égérie de la lutte contre la loi travail portée par l’ancienne ministre – et Paul Vannier (La France insoumise).

M. Bournazel est arrivé en tête lors du premier tour dans cette circonscription du nord de Paris, avec 31,76 % des voix, devant la socialiste (20,23 %). L’ancien premier ministre PS Bernard Cazeneuve ira soutenir cette dernière mercredi sur le terrain.