Le principal parti d’opposition sud-africain, l’Alliance démocratique (DA), a annoncé, mardi 13 juin, avoir sanctionné son ancienne cheffe Helen Zille, dont les tweets sur les aspects positifs du colonialisme ont suscité la controverse sur les réseaux sociaux et dans son mouvement. Mme Zille a été exclue de toute responsabilité au sein de la DA, mais conserve toutefois son poste de première ministre de la province du Cap-Occidental, a annoncé le dirigeant du parti, Mmusi Maimane, lors d’une conférence de presse à Johannesburg.

« Pour ceux qui considèrent que l’héritage du colonialisme est SEULEMENT négatif, pensez à l’indépendance de la justice, au réseau de transports, à l’eau courante, etc. », avait écrit cette femme politique blanche sur Twitter le 16 mars, avant de poursuivre : « Est-ce que nous aurions ce niveau de soins spécialisés et de traitements sans l’influence coloniale ? Soyez honnêtes, s’il vous plaît. » Plus de vingt-cinq après la chute du régime blanc raciste de l’apartheid dans l’ancienne colonie britannique, ces propos ont mis le feu à la Toile.

« Indéfendable »

La DA avait alors ouvert une procédure disciplinaire contre l’intéressée, malgré ses excuses quasi immédiates. « Les tweets de Helen Zille m’ont personnellement rendu furieux, comme beaucoup d’autres, a répété mardi M. Maimane, le premier dirigeant noir de la DA. Je veux que l’opinion comprenne que, sous ma direction, la DA travaille dur pour réconcilier les Sud-Africains, blancs ou noirs, sur la voie du progrès et de la prospérité pour tous. »

Présente à ses côtés, Mme Zille s’est une nouvelle fois excusée « sans réserve ». « En Afrique du Sud, le colonialisme et l’apartheid ont soumis et opprimé une majorité au bénéfice d’une minorité en fonction de la race. C’est indéfendable et je ne le soutiens pas, ni ne le justifie, le loue ou le promeus. »

Lors des élections locales d’août 2016, la DA, qui fait beaucoup d’efforts pour se débarrasser de son image de « parti blanc », avait réussi, avec l’appui des Combattants pour la liberté économique (EFF), un parti de la gauche radicale, à arracher au Congrès national africain (ANC) le contrôle de municipalités emblématiques comme la capitale Pretoria ou Johannesburg. Elle espère confirmer ce succès lors des élections générales de 2019 et battre l’ANC, qui dirige l’Afrique du Sud depuis 1994.