« Après Ma thèse en 180 secondes, j’ai continué de vulgariser la science avec une pièce de théâtre »
« Après Ma thèse en 180 secondes, j’ai continué de vulgariser la science avec une pièce de théâtre »
Par Gabrielle Ramain, Adrien de Tricornot
A l’occasion de la finale de cette compétition, mercredi 14 juin, où des doctorants présentent leurs travaux à un public non initié, portrait de la lauréate 2014.
Marie-Charlotte Morin, lauréate de « Ma thèse en 180 secondes » en 2014, s’est aussi lancée dans la vulgarisation scientifique par le théâtre. | Marie-Charlotte Morin
La finale nationale de « Ma thèse en 180 secondes » devait se jouer à nouveau à guichets fermés, mercredi 14 juin, au studio 104 de la Maison de la Radio, à Paris. Seize doctorants venus de toute la France, victorieux des présélections au sein de leur université et régions, auront trois minutes précises pour présenter à un public de non-initiés le fruit de leurs recherches. Pour juger « la prise d’empreinte par résonance magnétique nucléaire » ou encore « la cavitation par impact mécanique », quelques têtes connues sont attendues, comme l’humoriste Sophia Aram et Frédéric Courant, présentateur de « C’est pas sorcier ».
C’est Marie-Charlotte Morin, distinguée par le prix du jury et le prix du public lors de la finale 2014, qui présentera cette 4e édition. Voici son parcours, qui clôt notre série de portraits des lauréats de « MT180 ».
Ma thèse en 180 secondes - Premier Prix du Jury - Edition 2014 (Lyon)
Marie-Charlotte Morin avait réussi à rallier tous les suffrages avec sa thèse de biologie réalisée à l’université de Strasbourg intitulée « Rôle des protéines lin-15A et rétinoblastome dans la reprogrammation cellulaire directe in vivo chez C. elegans » ! Après avoir obtenu une mention « très bien », lors de sa soutenance en 2016, cette scientifique qui a toujours aimé l’économie s’est orientée vers l’appui à l’innovation et à l’entrepreneuriat.
« J’ai aussi suivi un master d’ingénierie des projets innovants : il s’agit d’une année spéciale pour les docteurs. La recherche ouvre très peu de portes, au contraire. C’est la promesse d’un métier passionnant, mais des conditions de travail difficiles : peu de postes et beaucoup de précarité pour des salaires qui ne font pas rêver. Je suis désormais chargée de mission de l’incubateur de start-up SEMIA, créé par l’université de Strasbourg avec de nombreux partenaires. Travailler dans un incubateur de start-up qui aide des chercheurs ou des ingénieurs à devenir des entrepreneurs, c’est allier deux passions dans un même métier. La moitié des membres de l’incubateur sont des académiques et l’autre moitié viennent du privé. Et environ 30 % des projets appartiennent au domaine de la médecine et de la santé. »
Mais elle a aussi commencé une deuxième vie, d’artiste, en relation avec la science.
« Je voulais continuer la vulgarisation sur YouTube mais j’ai pris un peu goût aux planches, aux réactions du public, même si elles peuvent parfois faire mal. J’ai écrit une pièce de théâtre, “Tout le monde descend”, avec le metteur en scène Alexandre Taesch, pour vulgariser Darwin. Avoir remporté “Ma Thèse en 180 secondes” m’a beaucoup aidé, notamment pour obtenir un soutien financier. Les gens m’ont fait confiance. C’est une pièce complètement barrée… et qui a très bien marché ! ».
Pour l’instant, Marie-Charlotte Morin refuse de trancher entre ses deux passions.
« Entre le théâtre et l’innovation, un jour je choisirai… mais pas tout de suite. J’arrive à faire les deux et c’est bien. Ce n’est pas un choix qu’il faut faire par dépit. »
Ce portrait est le dernier d’une série de cinq, dédiés à des lauréats de « Ma thèse en 180 secondes. Voici les précédents :
« Tout le monde descend », la « comédie scientifique » de Marie-Charlotte Morin et Alexandre Taesch sera jouée à Paris au Théâtre de la Reine-Blanche (18e arrondissement) les 29 et 30 septembre, le 1er octobre, les 3, 4 et 5 novembre ainsi que les 9 et 30 décembre.