Myriam El Khomri et Bernard Cazeneuve, à Paris, le 14 juin. | BERTRAND GUAY / AFP

La guerre des soutiens fait rage entre Myriam El Khomri (PS) et Pierre-Yves Bournazel, (Les Républicains) dans la 18circonscription de Paris. L’ ex-ministre du travail a reçu, mercredi 14 juin, la visite de Bernard Cazeneuve alors qu’elle est en ballottage défavorable derrière son adversaire de droite.

« Je suis venue soutenir une femme sincère, engagée, courageuse, authentique et qui a une relation de proximité ancienne avec le 18arrondissement » a déclaré l’ancien premier ministre dans un café près de la Porte de Saint-Ouen.

Bien qu’elle n’ait pas de candidat dûment estampillé « La République en marche » face à elle, Mme El Khomri n’a pas réussi, jusqu’ici, à tirer partie de la situation. « Bournazel a réussi son hold-up sur l’électorat Macron, déplorait mercredi un militant PS alors qu’il nous semblait évident que Myriam était clairement identifiée comme la candidate de Macron puisqu’il n’a envoyé aucun candidat LRM contre elle. »

Confusion dans l’exécutif

Depuis dimanche soir, Mme El Khomri suscite du coup une mobilisation générale en sa faveur. Avec Emmanuel Macron, elle a eu un échange lundi. « T’as besoin de quoi ? », lui a écrit le chef de l’Etat qui l’a autorisée à se réclamer de son « soutien officiel ». Cet appui explicite vise à clarifier la situation auprès des électeurs mais la confusion règne au sommet de l’exécutif. Avant le premier tour, M. Bournazel a en effet reçu le soutien appuyé d’Edouard Philippe à travers une vidéo. Le premier ministre a réitéré son appui au candidat de droite, comme lui porte-parole d’Alain Juppé pendant la primaire de la droite et du centre. « La droite cherche par tous les moyens à imposer un tête à tête avec le chef de l’Etat dont j’ai compris qu’il ne le souhaitait pas », a tenté de dénoncer mercredi M. Cazeneuve.

La bataille n’est pas pour autant perdue pour Mme El Khomri. Elle n’est distancée, selon son équipe, « que de 4 000 voix ». Au premier tour, la candidate PS a pâti de la concurrence du candidat de La France Insoumise, Paul Vannier et de celle de Caroline de Haas, soutenue notamment par EELV. Ni M. Vannier, ni Mme de Haas qui ont tous deux ciblé la loi travail portée par Mme El Khomri n’appellent à voter pour elle au second tour. Mais l’élue du 18arrondissement, espère convaincre leurs électeurs de voter pour « faire barrage à la droite » dans cet est Parisien ancré à gauche depuis longtemps.