Le ministère du travail a annoncé, mercredi 14 juin, avoir retiré sa plainte pour « recel », déposée après la publication dans Libération de documents présentés comme des « pistes » de la future réforme du code du travail, mais maintenu sa plainte contre X pour « vol », confirmant une information de RTL.

La plainte avait été déposée par l’administration du ministère après la publication par le quotidien Libération d’une série de « pistes » qui avaient mis le feu aux poudres et qui provenaient, selon le journal, de documents « de la direction générale du travail ».

« Le prisme de nos rapports avec la presse »

« La plainte ne vise pas Libé, mais le fonctionnaire en poste qui a fait fuiter » les documents, assurait en début de semaine un proche du premier ministre, Edouard Philippe. Selon lui, il ne fallait pas analyser la plainte à travers « le prisme de nos rapports avec la presse », mais « celui d’un pouvoir qui veut travailler en pleine confiance avec son administration et qui a été trahi par un fonctionnaire ».

Parmi les « pistes » énumérées dans les documents « datés du 31 mai » : la possibilité de négocier, à l’échelle de l’entreprise, le motif du licenciement, le niveau des indemnités légales de licenciement ou encore les critères de recours aux contrats à durée déterminée, autant de mesures qualifiées de « pas acceptables » par les syndicats.

Tentant de calmer la polémique, la ministre du travail, Muriel Pénicaud, avait alors assuré qu’elle n’avait « pas de plan caché » et que le document cité par le quotidien n’était pas « officiel ».

Cette annonce survient au lendemain de la publication d’une tribune dans laquelle les sociétés de journalistes de vingt-trois médias, dont Le Monde, ont alerté sur le fait que le gouvernement continue d’envoyer « des signaux extrêmement préoccupants » au regard de l’indépendance des médias et de la protection des sources.