Chez BPCE, les démissions ont augmenté de 17 % en 2016 et représentent plus de 27 % du total des départs de salariés en CDI, soit presque autant que les départs à la retraite. | ERIC PIERMONT / AFP

En dépit d’un meilleur environnement économique et de l’éclatante santé de leurs activités de crédit, les banques françaises n’en ont pas terminé avec les plans de réduction de coûts. En 2016, leurs effectifs – en baisse depuis 2011 – ont encore reculé de 0,3 %, selon les chiffres publiés, jeudi 15 juin, par la Fédération bancaire française (FBF).

Avec 370 300 salariés, les banques restent l’un des premiers employeurs privés de France. Si elles ont recruté plus de 41 000 personnes l’an dernier, le nombre d’embauches ne compense plus les départs et l’âge d’or de la croissance continue des effectifs, interrompu par la crise financière de 2007-2008, est désormais révolu.

« Ce mouvement s’explique par la vague du numérique et par le fait que le modèle économique des banques de détail est fortement “challengé”, entre les taux très bas qui réduisent les marges, la pression des consommateurs sur les tarifs de certaines commissions et l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché », analyse Luc Mathieu, le secrétaire général de la Fédération CFDT-Banques et assurances.

Ce dernier ne s’attend pas à un retournement de tendance à court terme. « Si le modèle de la banque de détail est durablement attaqué, le risque est celui d’une amplification du recul de l’emploi », prévient-il.

Recrudescence des démissions

Le secteur continue toutefois de proposer « des emplois durables et qualifiés », souligne la FBF, précisant que « les deux tiers des recrutements se font en CDI dans les banques, contre 2 sur 10 en moyenne au niveau national ». Les recrutements de jeunes diplômés de niveau Bac + 5, en nette progression, ont représenté en 2016 plus de 44 % des embauches. Les établissements financiers cherchent notamment à renforcer leurs équipes chargées de la conformité et leurs services informatiques.

Fait nouveau, les banques assistent à une recrudescence de démissions. Chez BPCE, celles-ci ont augmenté de 17 % en 2016 et représentent désormais plus de 27 % du total des départs de salariés en CDI, soit presque autant que les départs à la retraite. Chez Crédit agricole SA, la progression du nombre des démissions en France a été de 26 % l’an dernier. « Le phénomène touche surtout les salariés récemment recrutés », précise Luc Mathieu, qui appelle les banques à « une meilleure gestion des parcours professionnels ».