Un problème technique a temporairement permis aux membres de groupes supprimés par l’équipe de modération de Facebook de voir le profil du modérateur à l’origine de la décision, révèle le Guardian. Un millier de salariés et de sous-traitants de l’entreprise ont été concernés par le bug, découvert l’an dernier et depuis corrigé, qui ne fonctionnait que dans des circonstances particulières.

Parmi ces personnes, une quarantaine travaillaient pour le service, basé à Dublin, chargé d’examiner les messages et les groupes suspectés d’apologie du terrorisme. Six d’entre elles, salariées par un sous-traitant, ont été jugées particulièrement exposées, et ont bénéficié d’un programme d’aide psychologique. L’entreprise a également pris en charge des mesures de sécurité, comme l’installation d’alarmes à leur domicile.

« Nous accordons une grande importance au fait que tous nos collaborateurs soient en sécurité », a dit un porte-parole de Facebook, cité par le Guardian. « Dès que nous avons appris l’existence de ce problème, nous l’avons réglé et nous avons lancé une enquête interne pour mieux comprendre ce qui s’était passé. »

Un employé en « exil »

L’une des six personnes jugées les plus exposées, un immigré d’origine irakienne établi à Dublin, a porté plainte contre l’entreprise. Après avoir appris l’existence du problème, il a quitté l’Irlande durant cinq mois pour vivre « en exil », selon son expression, en Europe de l’Est, disant craindre pour sa sécurité et celle de sa famille. « Je n’ai plus de travail, je suis stressé et je prends des antidépresseurs », explique-t-il au quotidien britannique.

Ces révélations surviennent alors que Facebook a lancé jeudi 15 juin une opération de transparence inédite pour le réseau social, qui concernera plusieurs sujets sensibles et a débuté par la lutte contre la propagande terroriste. Dans un long texte détaillant une série de mesures passées et présentes, l’entreprise expliquait que « la sécurité de notre communauté est un aspect vital de notre mission ».