L’ancien chancelier allemand Helmut Kohl devant la porte de Brandebourg, à Berlin, le 8 janvier 2003. | Jand Bauer / AP

Malade et affaibli depuis plusieurs années, le chancelier allemand Helmut Kohl s’est éteint vendredi 16 juin dans sa maison de Ludwigshafen. Il était l’« essence même de l’Europe », a déclaré vendredi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, en réaction à l’annonce de son décès. Les drapeaux des institutions de l’Union européenne seront mis en berne.

« La mort d’Helmut me peine profondément. Mon mentor, mon ami, l’essence même de l’Europe. Il va grandement, grandement, nous manquer », a écrit le Luxembourgeois sur le réseau social Twitter.

M. Juncker a également salué la mémoire de l’homme sans qui « il n’y aurait pas d’euro ».

« Un citoyen de l’Europe »

L’un des plus illustres prédécesseurs de M. Juncker, le Français Jacques Delors, a également célébré « un citoyen de l’Europe ». « Tous les Européens doivent s’incliner devant l’homme Helmut Kohl et son action qui a inspiré et mis en œuvre l’unification de l’Allemagne, en dépit des obstacles de toute nature », a-t-il déclaré.

Le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a, quant à lui, évoqué « un ami et un homme d’Etat qui a aidé à réunifier l’Europe ».

« Profonde douleur pour un grand Allemand et un grand Européen », a déclaré le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, Steffen Seibert. Il salue la mémoire d’un « grand Européen ».

La chancelière allemande, Angela Merkel, a affirmé que M. Kohl, « une chance pour nous, Allemands », avait « changé [sa] vie de manière décisive », par son rôle dans la réunification du pays. Mme Merkel a grandi dans la RDA communiste et entamé sa carrière politique lors la réunification allemande de 1990.

Le président français s’est joint à l’hommage : « Nous perdons un très grand Européen », a-t-il déclaré, célébrant sur Twitter un « artisan de l’Allemagne unie et de l’amitié franco-allemande ». Emmanuel Macron a également fait part de son « émotion » dans un communiqué.

Le premier ministre belge, Charles Michel, a également qualifié l’ancien chancelier de « véritable Européen ». Son homologue luxembourgeois Xavier Bettel a salué « un grand homme d’Etat » et son action, à la fois pour l’Allemagne et pour l’Europe.

Outre-Atlantique, l’ancien président américain George H. W. Bush a rendu un hommage appuyé, saluant « un vrai ami de la liberté » et « l’un des plus grands leaders de l’Europe d’après-guerre ». « Helmut était un roc, à la fois stable et fort », a souligné dans un communiqué le 41e président des Etats-Unis, au pouvoir (1989-1993) au moment de la réunification allemande.

« Helmut Kohl était la personnification d’une Allemagne unie dans une Europe unie », a fait écho le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, sur Twitter.

Le secrétaire général de l’ONU et ancien premier ministre portugais, Antonio Guterres, se dit quant à lui « très affecté » par le décès d’« un ami personnel », d’après le porte-parole de l’organisation Stéphane Dujarric.