L’avis du « Monde » – pourquoi pas

Guilhem Amesland fut assistant-réalisateur, notamment, d’Antonin Peretjetko sur La Fille du 14 juillet et de Guillaume Brac sur Tonnerre. Pouvait-on, dès lors, attendre autre chose du jeune homme, passé à son premier long-métrage, qu’une nouvelle variation contemporaine sur Jacques Rozier ou Jean-François Stévenin, esprit bricole, bras d’honneur, nez au vent ? Non, bien sûr, et c’est exactement ce que tente de nous offrir Des plans sur la comète.

Soit deux frères bien azymutés, interprétés par Vincent Macaigne et Philippe Rebbot, vivant de rien, feignassant sur des chantiers, entubant clients et grandes surfaces, s’engueulant à qui mieux-mieux, allant en gros de coups pourris en coups tordus pour aboutir toujours à la même foirade. Par en dessous, tout le monde comprend évidemment flibuste sociale, gros amour fraternel, grand idéal en attente d’opportunité.

Entre trivialité et romantisme

Or les voici qui débarquent un beau matin dans une province innommée, mandatés par une agente immobilère (la pétulante Suzanne Clément) pour remettre un coup de frais dans une grande maison vétuste. D’emblée, les deux guignols acceptent un second chantier à la grande surface du coin, où un plan de cambriolage de machine-outil s’élabore aussi sec avec la complicité d’une jeune employé (Hafsia Herzi).

L’amour s’en mêle, et le film suit sa pente, entre trivialité grotesque et romantisme secret. Il s’en faut toutefois que la tentative nous gagne à sa cause. Trop de choses faites et vues ailleurs, des acteurs dans une certaine facilité, un scénario qui file sa pelote plus tranquillement qu’il ne veut s’en donner l’ait. Dommage, on aurait aimé aimer.

Film français de Guilhem Amesland. Avec Vincent Macaigne, Philippe Rebbot, Suzanne Clément, Hafsia Herzi (1 h 33). Sur le Web : www.facebook.com/desplanssurlacometelefilm