La mosquée tient son nom de Noureddine Al-Zinki, l’unificateur de la Syrie qui régna également un temps sur Mossoul et ordonna sa construction, en 1172. | ERIK DE CASTRO / REUTERS

C’est tout un symbole qui part en fumée. La grande mosquée Al-Nouri et le minaret penché de Mossoul auraient été détruits, mercredi 21 juillet. Selon l’armée irakienne, les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) l’ont faite sauter.

« Nos forces étaient en train d’avancer (…) dans la vieille ville. Lorsqu’elles sont arrivées à 50 m de la mosquée Al-Nouri, Daech [l’organisation Etat islamique] a commis un nouveau crime historique en faisant exploser la mosquée Al-Nouri et Al-Hadba [un minaret incliné, que les habitants de Mossoul », a déclaré le général Abdulamir Yarallah dans un communiqué.

L’EI a rapidement réagi via son agence de propagande Aamaq en accusant l’aviation américaine d’avoir détruit les deux monuments lors d’un bombardement.

C’est là que le chef de l’organisation djihadiste Abou Bakr Al-Baghdadi avait proclamé, le 5 juillet 2014, le « califat » sur les zones contrôlées par ses combattants en Irak et Syrie, lors de sa seule apparition publique connue.

La seule apparition d’Abou Bakr Al-Baghdadi, le 5 juillet 2014, dans la mosquée Al-Nouri de Mossoul. | Reuters TV / REUTERS

La mosquée tient son nom de Noureddine Al-Zinki, l’unificateur de la Syrie qui régna également un temps sur Mossoul et ordonna sa construction en 1172.

Ce prédécesseur de Saladin est une figure de la résistance contre les Croisades, à laquelle il associa pour la première fois la notion du djihad. Une rhétorique toujours utilisée par les djihadistes, qui qualifient souvent les Occidentaux de « croisés ».

La mosquée avait été détruite et reconstruite en 1942 dans le cadre d’un projet de rénovation. Un des seuls vestiges du bâtiment d’origine était Al-Hadba (« la bossue »).

La destruction de deux de ces monuments les plus célèbres de la deuxième ville d’Irak intervient au quatrième jour de l’offensive menée par l’armée irakienne contre l’EI avec le soutien d’une coalition militaire menée par les Etats-Unis, dans les derniers kilomètres carrés de la vieille ville où les djihadistes sont retranchés et lui opposent une sanglante résistance.

Elle s’ajoute à la longue liste des monuments historiques irakiens détruits par l’EI en Irak et en Syrie depuis la proclamation par Abou Bakr Al-Baghdadi de son « califat » sur les zones contrôlées par son groupe dans ces deux pays, il y a trois ans.