Manifestation des salariés de GM&S devant la préfecture de La Creuse, à Guéret, le 14 juin. | PASCAL LACHENAUD / AFP

La tension ne cesse de monter à La Souterraine, ce bourg de la Creuse dont la principale entreprise, GM&S, est menacée de disparition. Les candidats à la reprise de cet équipementier automobile avaient jusqu’à mardi 20 juin au soir pour remettre leurs offres. Or, lors de la rencontre entre le personnel et la direction tenue ce mercredi matin, le décompte a été rapide : un seul candidat, le groupe français GMD, s’est fait connaître, mais sans remettre d’offre en bonne et due forme, indique-t-on de sources concordantes. Il a transmis un simple message électronique de quelques phrases, évoquant la reprise de 110 à 120 personnes, sur les 277 salariés actuels. Aucun des autres possibles repreneurs cités ces dernières semaines n’a déposé de dossier.

En l’état actuel, faute d’offre, l’entreprise GM&S risque d’être liquidée lors de la prochaine audience prévue vendredi 23 juin au tribunal de commerce de Poitiers.

« Un coup de massue »

« C’est un coup de massue pour nous, s’exclame Jean-Marc Ducourtioux, délégué CGT. Envoyer un mail de 4 phrases comme le fait GMD, c’est se moquer totalement du monde ! Il dit qu’il s’intéresse au dossier, mais il ne semble pas vouloir y aller vraiment. Cela sent de plus en plus mauvais. »

Le gouvernement, très mobilisé sur ce dossier, entend cependant bien éviter la liquidation. « Techniquement, les dirigeants de GMD n’avaient pas le temps de présenter un dossier complet avant la date de mardi soir, mais ils restent sur les rangs », affirme-t-on dans l’entourage de Bruno Le Maire, ministre de l’économie du gouvernement sortant, qui continue à suivre l’affaire.

Lundi, le patron de GMD, Alain Martineau, a rencontré le ministre, et lui a assuré qu’il allait déposer sous peu une offre ferme. Les équipes de Bercy et leurs relais locaux espèrent donc que le tribunal accordera un nouveau délai à GMD et aux hypothétiques autres candidats pour finaliser leurs offres.