Epreuve lors du bac 2016. | FREDERICK FLORIN / AFP

Les candidats au bac STMG ont planché, jeudi 22 juin, sur des sujets d’économie-droit dont le ministère a reconnu qu’ils avaient été malencontreusement distribués un jour plus tôt au lycée Jacques-Duhamel de Dole (Jura). Alors qu’une fuite involontaire des sujets de philosophie du bac technologique la veille de l’épreuve avait suscité le recours, jeudi 15 juin, aux sujets de secours, cela n’a pas été le cas pour cette épreuve d’économie-droit, ce qui a étonné certains candidats.

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Sollicité, le ministère explique qu’il n’a « été alerté que jeudi [22] matin, et a pris la décision de laisser les candidats composer dans des conditions normales pour ne pas les perturber », dans la mesure où seulement « une des quatre questions » de l’exercice d’économie, selon lui, est apparue sur les réseaux sociaux mercredi soir : « La croissance économique est-elle compatible avec les objectifs du développement durable ? »

La quatrième question de l’exercice d’économie avait eu le temps de fuiter sur les réseaux sociaux

Cette partie valant cinq points, sur les dix prévus pour l’ensemble de l’exercice, « cette question ne va pas compter pour garantir l’équité des candidats, précise le ministère. Elle va être neutralisée ». Le détail de l’évaluation de cette partie « sera ajusté » dans les commissions d’harmonisation des notes qui se réunissent systématiquement à l’occasion de la correction des copies. Une décision qui rappelle celle prise après la fuite d’un des exercices de l’épreuve de mathématiques du bac S, en 2011 : le ministère avait décidé de ne noter que les trois autres exercices, et de « neutraliser » celui portant sur les probabilités, prévu pour être noté sur quatre points.

Décrédibilisation

Interrogée par Le Monde sous couvert d’anonymat, une professeure d’économie-gestion participant à la correction du bac, s’« étonne, avec [ses] collègues, de la raison pour laquelle le ministère n’a pas choisi de recourir à l’épreuve de secours ». Peut-être parce que « les sujets de remplacement sont parfois moins aboutis que les autres ? », émet-elle comme hypothèse.

Cependant la modification du barème de notation, « qui arrive souvent lorsqu’on s’aperçoit qu’une question était mal posée, par exemple, ne devrait pas changer grand-chose » pour les lycéens. Les cinq points seront « sans doute redistribués aux autres questions de l’exercice », portant elles aussi sur le développement durable.

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L’enseignante regrette cependant que cet aménagement de la notation participe à « décrédibiliser le bac un peu plus ». Il vient, selon elle, s’ajouter à la consigne récurrente de clémence dans la correction de cette épreuve à fort coefficient pour les élèves : « On prépare nos élèves à quelque chose de difficile, car les programmes sont ambitieux, mais on prend le risque d’être plus laxiste sur la correction. » Ce qui ne devrait pas déranger les milliers candidats de la filière technologique, déjà appelés à recomposer vendredi sur l’épreuve d’Espagnol LV1.