« Il est temps d’agir car Obamacare est une attaque contre la classe moyenne, et les familles américaines méritent mieux que l’échec du statu quo », a déclaré le chef de la majorité sénatoriale, Mitch McConnell. | KEVIN LAMARQUE / REUTERS

La majorité républicaine au Sénat américain a présenté, jeudi 22 juin, une nouvelle version du projet de réforme du système de santé. Le texte de 142 pages a été préparé en secret et beaucoup de sénateurs l’ont découvert jeudi en même temps que le grand public.

Mitch McConnell, président du groupe républicain au Sénat, a travaillé pendant des semaines avec ses lieutenants à cette version amendée du texte adopté de justesse par la Chambre des représentants le 4 mai pour abroger l’Affordable Care Act, plus connu sous le nom d’Obamacare.

Le socle reste inchangé : l’obligation de s’assurer instaurée par Obamacare serait supprimée, au nom de la liberté individuelle ; des impôts et des taxes créés pour financer cette loi de 2010 seraient abrogés ; et les aides fédérales au système de santé seraient progressivement réduites, notamment après 2020 pour l’assurance publique destinée aux pauvres, Medicaid, qui assure un Américain sur cinq.

« Il est temps d’agir car Obamacare est une attaque contre la classe moyenne, et les familles américaines méritent mieux que l’échec du statu quo », a déclaré le chef de la majorité sénatoriale, Mitch McConnell, dénonçant le coût du système actuel.

« Obamacare est un désastre », a répété Donald Trump depuis la Maison Blanche, en admettant qu’un peu de « négociations » était encore nécessaire. « J’espère qu’on arrivera à faire quelque chose. »

23 millions d’Américains sans assurance

Avec la version de la Chambre, 23 millions d’Américains supplémentaires se retrouveraient sans assurance d’ici à 2026 par rapport au statu quo, soit 51 millions sur 280 millions de personnes de moins de 65 ans. Un tel retour en arrière est inacceptable pour nombre de républicains modérés, notamment pour les gouverneurs qui cogèrent Medicaid, dans les Etats.

« Le projet de loi présenté au Sénat, aujourd’hui, n’est pas une loi sur la santé. C’est un transfert massif de richesse depuis les classes moyennes et les plus pauvers vers les plus riches des Américains », a réagi Barack Obama, sur Facebook.

Mitch McConnell avance en terrain miné car le texte adopté par la Chambre des représentants a été jugé trop brutal par une partie de l’aile modérée des républicains tandis que l’aile la plus conservatrice réclamait une rupture plus radicale. Au Sénat, où la majorité est beaucoup plus mince : seulement 52 sièges sur 100.

Quatre membres du Parti républicain ont dit ne pas pouvoir la voter en l’état, or les 48 sénateurs démocrates, farouchement opposés à l’abrogation de la mesure la plus emblématique de la présidence Obama, n’ont besoin que de trois voix supplémentaires pour obtenir son rejet.

Mitch McConnell a déclaré que les débats sur le texte commenceraient la semaine prochaine et il espère un vote rapide.

Chuck Schumer, président du groupe démocrate à la chambre haute du Congrès, a prédit que cinq ou six jours ne suffiraient pas pour examiner le projet de réforme.