La chancelière allemande Angela Merkel et la première ministre britannique Theresa May, jeudi 22 juin, à Bruxelles. | FRANCOIS LENOIR / REUTERS

Lors du Conseil européen de Bruxelles, jeudi 22 juin, Theresa May, la première ministre britannique, a dévoilé, pour la première fois ses plans pour le Brexit, alors que les Vingt-Sept ont de leur côté décidé de désigner en novembre les villes qui accueilleront les agences actuellement situées au Royaume-Uni.

  • May s’engage vis-à-vis des citoyens européens qui résident au Royaume-Uni

Mme May a précisé la position de Londres sur le sort après le Brexit des citoyens de l’UE vivant au Royaume-Uni, l’une des priorités des négociations historiques lancées lundi pour organiser le retrait britannique en mars 2019.

La dirigeante britannique a donné « un engagement clair qu’il ne sera demandé à aucun citoyen de l’UE qui se trouve actuellement au Royaume-Uni de façon légale de quitter » le pays quand il sortira de l’UE, a expliqué une source au sein du gouvernement britannique.

Et « tous les citoyens de l’UE légalement ici, au moment où le Royaume-Uni part, auront la possibilité de régulariser leur statut pour rester dans le pays », a-t-elle ajouté selon cette source, après un dîner partagé avec ses vingt-sept homologues européens.

  • « Un bon début » pour Merkel

La chancelière allemande Angela Merkel a qualifié de « bon début » les propositions de la première ministre britannique. « Mais bien sûr il reste encore beaucoup, beaucoup d’autres questions », a commenté la chancelière.

Car l’offre que Theresa May considère comme « équitable et sérieuse » risque de ne pas satisfaire pleinement les Vingt-sept. Notamment parce qu’elle rejette toute compétence de la Cour de justice de l’UE sur l’accord que Londres et Bruxelles trouveront sur les droits des plus de trois millions de citoyens européens au Royaume-Uni.

« Il doit être clair que le sommet européen n’est pas un forum pour les négociations du Brexit », a insisté de son côté le président du Conseil Donald Tusk.

  • Un accord des 27 sur la procédure de relocalisation des agences de l’UE

Les vingt-sept pays qui resteront quant à eux dans l’UE ont décidé également de désigner en novembre les villes qui accueilleront, après le Brexit, deux agences européennes basées à Londres. M. Tusk s’est félicité de cette décision qui « confirme l’unité des Vingt-Sept » et « réduit l’incertitude [liée au] Brexit ».

Les pays se sont mis d’accord sur toute une procédure de désignation. Ils ont jusqu’au 31 juillet pour proposer leurs villes candidates, un véritable enjeu puisque l’installation d’une agence européenne est susceptible de générer de substantielles retombées économiques, pour le secteur hôtelier notamment.

La France propose par exemple Lille pour accueillir l’Agence européenne du médicament (EMA, 900 employés), mais la concurrence sera rude avec Amsterdam, Copenhague, Bratislava ou encore Barcelone (Espagne) également sur les rangs.

L’Allemagne met en avant Francfort comme hôte de l’Autorité bancaire européenne (EBA, 190 employés), mais Paris et Prague sont aussi en lice.

Vienne, Dublin et Varsovie sont proposées par leurs pays comme candidates pour les deux agences.

Suivront ensuite trois étapes dans cette procédure de sélection, qui a été comparée au « concours de l’Eurovision » par des diplomates. La Commission européenne évaluera les candidatures d’ici fin septembre, puis les Vingt-Sept auront une « discussion politique » avant un vote au niveau ministériel prévu en novembre.

Les frais de « relocalisation » de ces deux agences devront être payés par le Royaume-Uni, selon ses vingt-sept partenaires.