Theresa May, le 23 juin à Bruxelles. | ERIC VIDAL / REUTERS

La première ministre, Theresa May, n’est pas venue les mains vides au Conseil européen, jeudi 22 juin à Bruxelles, mais avec une offre « juste et sérieuse » concernant le sort des citoyens européens après le Brexit. Les plus de 3 millions d’Européens non britanniques résidant légalement dans le pays pourront y rester après le divorce d’avec l’UE. Il s’agit de « donner la plus grande certitude possible aux citoyens qui se sont installés au Royaume-Uni, y ont construit leurs carrières et leurs vies et qui ont tant contribué à notre société », a plaidé la dirigeante conservatrice, selon une source officielle britannique.

Londres propose d’accorder aux ressortissants de l’UE un « statut définitif » à condition qu’ils aient vécu cinq ans au Royaume-Uni. Avec cette proposition, Mme May espère renforcer sa main dans le cadre de la négociation du Brexit qui a commencé le 19 juin. Elle est ressortie très affaiblie des élections anticipées du 8 juin, où elle a perdu sa majorité absolue à la Chambre des communes.

« Le seul négociateur habilité, c’est Michel Barnier »

La dirigeante a été battue froid par ses collègues jeudi, soucieux de montrer qu’ils étaient bien plus occupés par la relance de leur projet commun que par le Brexit. « Personne n’a réagi à sa proposition, précise un diplomate. Le seul négociateur habilité pour l’Union, c’est Michel Barnier ». Le fait que, comme l’a précisé Mme May à ses pairs, « les engagements que nous faisons pour les citoyens de l’UE seront inscrits dans le droit britannique » fait tiquer : les Européens veulent que la Cour de justice de Luxembourg reste compétente.

« C’est un bon début. Mais bien sûr, il reste encore beaucoup, beaucoup d’autres questions », a commenté Angela Merkel. La chancelière s’est bien gardée, contrairement à Donald Tusk, de brouiller le message européen en « rêvant » d’un maintien de Londres dans l’UE. Tout en citant Imagine de John Lennon, le président du Conseil a cependant ajouté que son côté « réaliste » le poussait à soutenir des négociations « aussi efficaces que possible. »