Les salaries de GM&S manifestent devant le ministère de l'économie à Paris, le 16 juin. | Jean Pierre NGUYEN / MAXPPP

Sept jours. Sept petits jours. C’est l’ultime sursis accordé vendredi 23 juin par le tribunal de commerce de Poitiers aux 277 salariés de GM & S, cet équipementier automobile de La Souterraine (Creuse) en grande difficulté. A l’issue de l’audience qui s’est tenue à huis clos vendredi matin, le tribunal a choisi de ne pas prononcer la liquidation immédiate de l’entreprise en dépôt de bilan. La décision, mise en délibéré, ne sera rendue que vendredi 30 juin, ont fait savoir les délégués syndicaux. Ce qui laisse une poignée de jours pour éviter la disparition de GM & S et le licenciement de tout le personnel.

Lors de l’audience, l’administrateur judiciaire a demandé aux juges de prononcer la liquidation. Deux éléments incitent à prendre une décision de ce type. D’une part, l’unique usine est bloquée par le personnel depuis le 13 juin. La production étant à l’arrêt total, plus aucune recette n’entre dans les caisses. Payer le personnel va devenir mission impossible. D’autre part, aucune offre de reprise n’a été remise à l’administrateur, alors que les candidats avaient jusqu’au mardi 20 juin au soir pour le faire.

Un industriel français, GMD, spécialisé, comme GM & S, dans l’emboutissage, s’intéresse certes au dossier depuis des années, et s’est déclaré prêt à reprendre 110 à 120 personnes sur les 277 salariés actuels. Mais il n’a toujours pas déposé d’offre en bonne et due forme. Il a simplement envoyé un courriel juste avant la date limite, puis un mail complémentaire avant l’audience.

Les pouvoirs publics, extrêmement mobilisés sur le dossier, ne désespèrent pas d’amener Alain Martineau, le patron et actionnaire majoritaire de GMD, à remettre une offre formelle dans les tout prochains jours, avant le délibéré du tribunal. « Soit GMD nous fait une offre dans la semaine, soit on est liquidés », résume la CGT.

Beaucoup dépendra de ce que PSA et Renault, les grands clients de GM & S, accepteront ou non de faire pour assurer davantage de travail à l’entreprise. Après avoir fortement baissé leurs commandes ces dernières années, les deux constructeurs ont déjà consenti à les remonter un peu, de façon à garantir un chiffre d’affaires annuel d’au moins 25 millions d’euros. Le gouvernement aimerait un geste supplémentaire de leur part, qui permettrait à GMD de se lancer avec de meilleures chances de succès.

Prochaine étape : une réunion avec les élus du personnel est prévue mardi 27 juin à 14 h 00 au ministère de l’économie. Les salariés devraient alors en savoir davantage sur les intentions réelles de GMD.