Pour les données non-médicales, une procédure dite de « droit à l’oubli » permet, depuis mai 2014, de demander le retrait de certaines informations des pages Google en Europe | Virginia Mayo / AP

Le géant du Web a annoncé, vendredi 23 juin, que les dossiers médicaux personnels seraient désormais retirés des résultats de recherche. Un changement notable parce que l’entreprise est généralement assez frileuse à retirer les données qui apparaissent dans son moteur de recherche.

La dernière modification apportée à la politique de retrait remonte à 2015, alors qu’apparaissent les premières lois contre le phénomène croissant de « revenge porn » (vengeance pornographique en ligne) : Google décide alors de retirer les « images nues ou sexuellement explicites qui ont été téléchargées ou partagées sans consentement ». Google filtre également de ses résultats les données bancaires, les numéros d’identification nationaux ou, dans certains cas, les pages ne respectant pas le droit d’auteur.

La fuite des dossiers médicaux privés dans le domaine public peut être extrêmement dommageable pour les victimes, à la fois financièrement et personnellement. En décembre 2016, le laboratoire de pathologie Health Solutions, basé en Inde, a par erreur mis en ligne les dossiers de plus de 43 000 patients. Contenants des informations sensibles, y compris des noms, des adresses et des résultats de tests sanguins pour le VIH, les documents ont ensuite été répertoriés dans les résultats de recherche de Google et sont restés disponibles pendant plusieurs jours, rappelle Bloomberg.

Des données qui ne disparaissent pas d’Internet

L’impact de cette annonce est cependant à relativiser : les informations ne disparaissent pas d’Internet, et restent toujours accessibles par l’intermédiaire d’autres outils de recherche. Google s’intéresse par ailleurs de près aux données médicales : la maison-mère Alphabet détient plusieurs filiales qui les utilisent pour des projets de recherche, dont le laboratoire de recherche Calico. En 2016, l’entreprise a notamment acquis, dans le cadre d’un partenariat de recherche sur le cancer, les données médicales de 1,6 million de patients des hôpitaux anglais.

Pour les données non-médicales, une procédure dite de « droit à l’oubli » permet, depuis mai 2014, de demander le retrait de certaines informations des pages Google en Europe : depuis sa mise en place, ce droit à l’oubli a été plus que plébiscité, avec près de 678 000 demandes en trois ans sont parvenues à Google.

La procédure n’est cependant pas automatique. Dans plus de la moitié des cas, Google refuse le déréférencement, jugeant par exemple que les données relèvent de l’intérêt général.