Agences Western Union et Moneygram à Benin City, dans le sud du Nigeria, en mars. | PIUS UTOMI EKPEI / AFP

Les transferts d’argents des expatriés vers leurs pays d’origine ne cessent d’augmenter dans le monde et l’Afrique n’échappe pas à ce mouvement de fond. Selon le Fonds International de développement agricole (FIDA), en 2016, plus de 60 milliards de dollars ont ainsi transité vers le continent africain, contre 44,3 milliards en 2007, soit une hausse de 36 %. L’Afrique du Nord et de l’Ouest reçoivent le plus d’argent et 5 pays africains concentrent 80 % des transferts monétaires, au premier rang desquels le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, qui a reçu 19 milliards de dollars en 2016. « Plus de la moitié de l’argent perçu sur le continent par les familles de migrants est destinée à la satisfaction des besoins primaires tels que l’alimentation, le logement ou l’habillement, d’après le FIDA », explique Jeune Afrique. Cette hausse des transferts s’explique par une meilleure conscience et connaissance des besoins des familles restées au pays et par une forte diminution des frais d’envoi au cours des dernières années. Ces frais restent toutefois élevés, de l’ordre de 10 % de la valeur des envois. Western Union et les postes européennes sont les plus utilisées pour effectuer ces transferts. Ils jouent un rôle économique important. S’ils ne représentent à l’échelle mondiale que 0,7 % du PIB des pays d’accueil, ils s’élèvent à plus de 3 % du PIB pour 19 pays africains et même 31 % du PIB pour un Etat comme le Liberia. Dans certains cas, les transferts d’argent jouent un rôle économique majeur, comme en Somalie, où ils ont permis la reconstruction du pays.