La soirée d’ouverture du 25e Festival du film français au Japon, à Tokyo le 22 juin, en présence, notamment de l’actrice Catherine Deneuve. | UNIFRANCE

Un label pour donner un peu mieux le change face à l’écrasante domination des Etats-Unis dans le domaine culturel : Isabelle Giordano, directrice générale d’UniFrance Films – l’association de promotion du cinéma français à l’export –, a rendu en fin de semaine dernière les conclusions d’une étude que lui avaient confiée l’ancienne ministre de la culture Fleur Pellerin et l’ex-secrétaire d’Etat au commerce extérieur Matthias Fekl.

Sa mission ? Dessiner une nouvelle feuille de route destinée à exploiter « le potentiel des industries culturelles et créatives (ICC) françaises à l’exportation ». Un terme qui inclut aussi bien le cinéma, la musique, les arts plastiques, les arts vivants que le jeu vidéo, la mode, le luxe ou la publicité. Aux yeux d’Isabelle Giordano, « une action publique commune à tous ces secteurs est possible », comme en témoignent les expériences positives entreprises par le Royaume-Uni ou le Canada.

« French Touch » ou « France Creative »

L’auteure propose d’abord de « créer un label aussi visible et efficace que celui de la French Tech ». Elle propose ainsi d’améliorer la visibilité des ICC en les abritant sous la dénomination de « French Touch » ou encore de « France Creative ».

Mme Giordano suggère d’« améliorer la coopération entre les différents opérateurs de l’export », de développer « une veille économique et une information mutuelle entre les ICC ». Elle propose a minima un rendez-vous annuel d’information et de coordination de calendrier entre les nombreux organismes existants : le Bureau international de l’édition française (BIEF), le bureau export de la musique, UniFrance, l’Institut français qui exporte notamment les arts plastiques… afin de coordonner les agendas des manifestations et mutualiser les présences sur le terrain à l’étranger.

« Une agence des industries culturelles »

Parmi ses recommandations, figure également la création d’« une agence des industries culturelles », calquée sur le modèle du Comité Colbert dans le luxe. Son statut serait celui d’une association et son fonctionnement « celui d’une fédération professionnelle, dont l’objectif consisterait à défendre les intérêts de la filière et le développement international ».

Mettant en œuvre ses propres suggestions, Isabelle Giordano a ainsi organisé un concert de Vianney à Tokyo lors du 25e Festival du film français à Tokyo, qui s’est achevé dimanche 25 juin. Tout en venant au Japon avec une ribambelle de stars du cinéma, comme Isabelle Huppert, Catherine Deneuve, Paul Verhoeven ou Katell Quillévéré.

Si les propositions de la directrice générale d’UniFrance remettent en question les fondements même de la politique d’expansion de la culture française, rien ne dit qu’elles seront adoptées par le nouveau gouvernement d’Edouard Philippe.