Le revêtement Reynobond PE, soupçonné d’avoir favorisé la propagation rapide de l’incendie de la tour Grenfell, à Londres, a été retiré de la vente pour certains immeubles, a annoncé l’entreprise Arconic, lundi 26 juin.

L’incendie, qui a fait au moins 79 morts ou présumés morts le 13 juin, s’est propagé rapidement par la façade, piégeant de nombreux habitants de cette tour HLM de vingt-quatre étages. Le revêtement isolant, installé entre 2014 et 2016 sur cette tour bâtie en 1974, a été accusé d’être composé de matériaux inflammables, et les autorités britanniques inspectent le revêtement de pas moins de six cents tours qui pourraient être concernées. Cinq immeubles ont été évacués en urgence samedi dans le quartier de Camden après que le même revêtement y eut été trouvé au cours d’une inspection.

Un matériau inflammable

L’entreprise Arconic, qui a fourni le revêtement de la tour Grenfell, a écrit lundi dans un communiqué que le modèle incriminé, le Reynobond PE, ne serait plus vendu, dans le monde entier, « pour une utilisation sur de grands immeubles ». Arconic propose plusieurs modèles de revêtements isolants, dont certains plus résistants au feu que le Reynobond PE.

L’entreprise déconseillait elle-même dans une brochure l’utilisation de ce modèle pour des bâtiments de plus de 10 mètres de haut. La tour Grenfell en mesurait 67. Arconic explique dans son communiqué que sa décision a été motivée par « l’inconsistance des réglementations dans le monde ». Un porte-parole de l’entreprise a ajouté que la décision concernait les bâtiments de plus de 12 mètres.

Les autorités ont annoncé qu’une enquête criminelle sur l’incendie qui a endeuillé tout un quartier était en cours et qu’une enquête publique avait été annoncée le 15 juin par la première ministre, Theresa May.