Le président Emmanuel Macron, le 24 juin, à la Sorbonne à Paris. | POOL / REUTERS

Le cabinet d’Emmanuel Macron, lorsque ce dernier était au ministère de l’économie, a été impliqué dans l’organisation par Havas d’une soirée à Las Vegas, dans le Nevada pour le compte de Business France. C’est ce qu’affirme le quotidien Libération dans son édition du mercredi 28 juin, se référant à un audit réalisé par le cabinet d’audit EY (ex-Ernst & Young) que le titre s’est procuré.

Lorsque l’affaire a éclaté, M. Macron a écarté la responsabilité de son entourage, affirmant que son « ministère a toujours respecté les règles des appels d’offres et des marchés publics ». Son successeur à Bercy, Michel Sapin, avait lui-même dédouané son ancien collègue en affirmant que la saisine de l’Inspection générale des finances (IGF) dans ce dossier « ne [le] concerne en aucun cas ».

« Contournement des règles »

Libération soutient par ailleurs que l’actuelle ministre du travail, Muriel Pénicaud, alors directrice générale de Business France, a « validé » certaines dépenses relatives à la mise en place de cet événement. Ce point constitue un « contournement des règles » de l’agence publique chargée de faire la promotion de la France auprès des investisseurs étrangers.

Cette affaire est embarrassante pour Mme Pénicaud qui doit présenter mercredi en conseil des ministres le projet de loi d’habilitation à réformer le droit du travail par ordonnances. Mais le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a fait savoir qu’il n’était « pas inquiet » des conséquences de cette affaire pour la ministre.

L’intéressée s’est également défendue, expliquant dimanche qu’elle n’avait pas envisagé de démissionner. Cela « n’aurait pas eu de sens puisque c’est moi qui a alerté sur ce sujet d’erreur de procédure dans un marché public, et demandé un audit indépendant, ce que l’Inspection générale des finances a confirmé par la suite », a-t-elle fait valoir.

Enquête préliminaire

Lors de cette soirée, qui s’était tenue le 6 janvier 2016 à Las Vegas, M. Macron avait rencontré des dirigeants de start-up françaises. Selon Le Canard enchaîné, le coût de l’opération aurait été de 381 759 euros, dont 100 000 euros pour les seuls frais d’hôtel. Une enquête préliminaire a été ouverte, notamment pour favoritisme. Celle-ci fait suite à un rapport de l’inspection générale des finances (IGF), daté de février 2017, pointant l’absence d’appel d’offres sur ce contrat et la méconnaissance des règles par Business France. Les sièges de l’agence publique et d’Havas ont été perquisitionnés le 20 juin.