Un soldat des Forces démocratiques syriennes à Rakka, le 27 juin. REUTERS/Goran Tomasevic | GORAN TOMASEVIC / REUTERS

Ils sont « dans un état de terreur et de confusion ». L’ONU a estimé mercredi 28 juin que près de cent mille civils étaient encore « pris au piège » à Rakka, principal bastion du groupe Etat islamique (EI) en Syrie, que les Forces démocratiques syriennes (FDS) tentent de reprendre depuis plusieurs semaines.

« Avec l’intensification des frappes aériennes et des combats au sol, le nombre de victimes civiles augmente et les voies de fuite se ferment les unes après les autres », fait valoir le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits humains dans un communiqué.

Selon des données recueillies par le Haut-Commissariat, « au moins 173 civils — il s’agit ici d’une estimation prudente, et le nombre réel pourrait être bien plus élevé — ont été tués dans les combats depuis le 1er  juin ». Le porte-parole de l’institution internationale a exhorté les acteurs du conflit à prendre des mesures qui permettent aux civils qui souhaitent fuir les combats de le faire en toute sécurité.

Le Haut-Commissariat a également appelé toutes les forces, y compris les troupes soutenues par la coalition internationale, à veiller à ce que leurs opérations soient pleinement conformes au droit international. Il souhaite aussi des enquêtes « rapides et efficaces » lorsqu’il y a des « rumeurs » faisant état de victimes civiles.

Bataille emblématique

Située dans le nord du pays et bordée par l’Euphrate, Rakka comptait avant la guerre quelque trois cent mille habitants, en majorité des Arabes sunnites. C’était également la ville de milliers de chrétiens arméniens et syriaques. Les Kurdes y formaient 20 % de la population.

La bataille de Rakka est la plus emblématique pour les FDS, qui sont engagées dans des combats contre les djihadistes depuis des mois avec l’appui d’une coalition internationale menée par les Etats-Unis tant sur le plan aérien qu’avec des conseillers, des armes et de l’équipement.

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Selon le Haut-Commissariat, les FDS, qui sont composées de combattants kurdes et arabes, « se seraient elles-mêmes rendues coupables de violations des droits humains et d’abus de ces droits dans les zones qu’elles contrôlent, notamment dans la ville de Tabqa ». Le communiqué cite « des actes de pillage, d’enlèvements, de détentions arbitraires dans le cadre des opérations de filtrage, ainsi que de recrutement d’enfants ».