Conséquence d’une chute de ses ventes de livres au cours des derniers mois, la maison d’édition La Différence a annoncé, mercredi 28 juin, qu’elle était placée en liquidation judiciaire et que ses huit salariés seront prochainement licenciés. Selon sa directrice littéraire Colette Lambrichts, « le tribunal n’a pas accédé à la demande de redressement sollicitée par Claude Mineraud, le président de la société, qui n’a pourtant pas ménagé ses efforts pour assurer la pérennité de la maison ».

« Tout le travail accumulé depuis plus de quarante ans va être vendu à l’encan et les collaborateurs de la maison, licenciés », a-t-elle annoncé dans une lettre adressée aux auteurs, traducteurs et partenaires de l’éditeur et postée sur Facebook. « Les retours trop nombreux des livres que nous avons publiés ont eu raison de notre résistance. Peut-être faisons-nous partie du monde d’avant () Une année de campagne électorale nous aura été fatale, car il n’est guère possible d’attendre pour payer les salaires, les charges, les loyers, etc. »

Chute des ventes

Le programme de publication de la rentrée « ne pourra être honoré », a précisé Mme Lambrichs, évoquant notamment l’annulation de la sortie d’une nouvelle traduction du livre du portugais Fernando Pessoa, Livre(s) de l’inquiétude. La maison d’édition prévoyait de publier une dizaine de titres d’ici à décembre.

La Différence avait été fondée en 1976 et son catalogue comptait près de 2 000 titres. En 2012, elle avait relancé la mythique collection de poésie bilingue Orphée.

Depuis le début de l’année, les ventes de livres ont particulièrement chuté en France. La campagne électorale semble avoir détourné les lecteurs des librairies, affirment de nombreux éditeurs.