La préfecture de police de Paris a entériné la piétonnisation des berges rive droite de la capitale, objet d’une vive polémique entre ses partisans et ses détracteurs, selon un rapport du comité technique de suivi remis mercredi 28 juin à la mairie de Paris.

Voulue par la maire, Anne Hidalgo, pour lutter contre la pollution de l’air, la fermeture de la voie Georges-Pompidou, très contestée, interdit aux voitures depuis le 21 octobre l’entrée du tunnel des Tuileries (Ier arrondissement) jusqu’à la sortie du tunnel Henri-IV (4e), soit 3,3 km du quai bas le long de la Seine.

Si le rapport du comité de suivi, très attendu, a constaté des conditions de circulation « dégradées » sur les axes de report, celles-ci ne s’écartent cependant pas « des prévisions de l’étude d’impact ». « Il n’a par ailleurs pas été constaté de dégradation des conditions d’intervention des services de secours et de police », ajoute le document.

Au niveau régional, le comité de suivi estime qu’aucune « tendance franche ne se dégage à l’issue des huit mois d’observation, mise à part l’augmentation avérée du trafic sur l’A86 Sud ».
« Cet éventuel report sur l’A86 reste limité et absorbable par la capacité de l’infrastructure », ajoute le comité.

Vigilance « particulière » sur le bruit

S’agissant de la pollution, les effets de cette mesure emblématique du mandat d’Anne Hidalgo semblent contrastés, selon le rapport. Si des améliorations sont constatées quais hauts rive droite, des augmentations de la pollution atmosphérique sont par contre relevées dans d’autres secteurs, « notamment au niveau du quai Henri-IV ».

A long terme, le comité de suivi se veut cependant optimiste en raison de « la diminution de la circulation automobile », de la « politique de reconquête de la qualité de l’air, avec les possibilités ouvertes par la création des vignettes Crit’Air et des zones de circulation restreinte », et enfin de « l’évolution des caractéristiques du parc roulant ».

Le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, recommande cependant « des initiatives rapides » pour répondre « dans les plus brefs délais » à la question du bruit qui, selon un communiqué de la préfecture, doit faire l’objet d’une « particulière vigilance », au même titre que les difficultés de fluidité des transports en commun. La préfecture conseille ainsi à la mairie de Paris d’investir dans des revêtements dits « silencieux ».

La préfecture suggère enfin que le « travail partenarial » du comité technique puisse se poursuivre entre ses services et la mairie de Paris, « pendant une durée n’excédant pas deux ans ».