Séance inaugurale de la XVe législature à l’Assemblée nationale, mardi 27 juin. | Jean-Claude Coutausse / French-Politics pour "Le Monde"

C’est un record sous la Ve République. Sept groupes politiques ont déposé, mardi 27 juin, auprès de la présidence de l’Assemblée nationale une déclaration politique et une liste de leurs membres. Cette composition a été actée au Journal officiel mercredi. Cinq groupes – Les Républicains, Les constructifs : Républicains, UDI, indépendants, La Nouvelle Gauche, La France insoumise et la Gauche démocrate et républicaine – ont déclaré se constituer en groupes d’opposition, le MoDem étant, lui, l’allié de La République en marche à l’Assemblée nationale.

  • La République en marche : 313 députés

Le groupe du mouvement d’Emmanuel Macron, qui dispose de la majorité absolue, compte 309 membres et 4 apparentés, dont l’ancien premier ministre Manuel Valls. Rassemblant des élus de droite, de gauche et issus de la société civile, tel que souhaité par le chef de l’Etat, il est présidé par le député du Finistère, Richard Ferrand.

  • Mouvement démocrate et apparentés : 47 députés

C’est la première fois depuis sa création en 2007 que le parti dirigé par François Bayrou dispose d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. Fort de 43 membres et 4 apparentés, le groupe des élus MoDem qui « soutiendront le gouvernement et lui apporteront leur confiance » précise toutefois que leur « loyauté » ira « toujours de pair avec la liberté d’expression et de proposition inhérente à la condition parlementaire dans une société libre et démocratique ».

Les élus du groupe entendent, notamment, « prendre toute leur part du combat pour le rétablissement de la confiance des citoyens envers leurs institutions et leurs dirigeants » et s’engagent à « répondre scrupuleusement à l’exigence d’exemplarité et de probité qui doit s’imposer aux élus de la nation plus encore qu’à quiconque ». Le député du Loir-et-Cher, Marc Fesneau, préside le groupe MoDem.

  • Les constructifs : Républicains, UDI, indépendants : 35 députés

Né d’une scission au sein des Républicains, ce groupe de la droite et du centre macron-compatible compte 34 membres et 1 apparenté. Il réunit aussi bien des élus issus de l’UDI comme Yves Jégo, Jean-Christophe Lagarde ou Philippe Vigier, que des élus issus de LR tels Pierre-Yves Bournazel, Laure de la Raudière, Franck Riester ou Thierry Solère et des divers droite.

Le groupe, qui sera présidé par Franck Riester (LR, Seine-et-Marne) et Stéphane Demilly (UDI, Somme), votera la confiance au gouvernement d’Edouard Philippe, avec qui il compte « travailler de façon constructive, libre et responsable » pour que « la France réussisse sa modernisation ». « Partisans d’une société libérale et bienveillante », ces LR-UDI-indépendants veulent refonder l’Union européenne et restaurer « l’autorité de l’Etat et le respect des règles ».

  • Les Républicains : 100 députés

Second en termes d’effectif, le groupe Les Républicains rassemble 95 membres et 5 apparentés qui « s’inscrivent dans une opposition républicaine libre et indépendante, responsable et constructive ». Les députés LR promettent d’incarner « une opposition vigilante et exigeante, notamment contre le matraquage fiscal sur les ménages et la dégradation des finances publiques et contre tout ce qui menace l’unité de la Nation, comme la perte de l’autorité de l’Etat, le laxisme judiciaire, les dérives du communautarisme, mais également les freins à l’emploi, l’abandon de la ruralité et l’asphyxie de nos territoires par la diminution des dotations aux collectivités. »

Le groupe LR, présidé par le député de la Seine-et-Marne, Christian Jacob, annonce également qu’il votera « les projets de loi qui vont dans le sens de nos valeurs et de nos convictions et qui sont au service de l’intérêt général ».

  • Nouvelle Gauche : 31 députés

Rebaptisé « Nouvelle Gauche », le groupe socialiste compte 28 membres et 3 apparentés. Présidé par le député de la Seine-et-Marne, Olivier Faure, il « entend renouveler les idéaux et l’histoire de la gauche réformiste qui a construit son modèle social, l’Etat de droit, les libertés publiques, la laïcité, l’égalité entre les femmes et les hommes, le progrès écologique ». Nouvelle Gauche entend également être « une force libre » qui se positionnera « texte par texte, loi par loi », et ce, « chaque fois que la majorité parlementaire voudra décider un recul des droits sociaux, une évolution libérale de la marche du pays, une pratique centralisée et autoritaire du pouvoir ».

Les députés du groupe – 19 hommes et 12 femmes – affirment souhaiter « la réussite du quinquennat parce que c’est l’intérêt supérieur de la France », mais sont attachés à « reconstruire une alternative, c’est-à-dire une capacité à assumer demain la responsabilité de l’Etat ».

  • La France insoumise : 17 députés

Les 17 élus de La France insoumise (LFI) se présentent comme un groupe « d’opposition au gouvernement de la nouvelle majorité présidentielle, opposition à l’oligarchie qui gouverne les institutions, l’économie et les médias ». « Nous sommes l’alternative humaniste, écologique et sociale au pouvoir de la finance et des productivistes », clament les députés LFI.

Avec comme programme « l’avenir en commun » et comme méthode « la révolution citoyenne », les insoumis déclarent agir « pour fonder une VIe République dont le peuple lui-même définira le contenu en Assemblée constituante ». Le groupe est présidé par le député de Marseille et ex-candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon.

  • Gauche démocrate et républicaine : 16 députés

Les 11 députés communistes et leurs alliés ultramarins au sein du groupe de la Gauche démocrate et républicaine veulent incarner « une gauche ouverte, diverse et déterminée ». Cette alliance « technique au sein de l’opposition » les communistes avaient déclaré le 21 juin vouloir faire bande à part avec les députés de La France insoumise –, qui promet de respecter ses deux composantes et les « sensibilités de chacun », compte « promouvoir la justice et la cohésion sociale, l’éducation, la santé » ou encore « l’emploi et les droits des salariés ». Le groupe GDR est présidé par le député du Puy-de-Dôme, André Chassaigne.