Lors du dernier Eurovision, en mai dernier, qui s’était déroulé en Ukraine, la chanteuse russe Ioulia Samoïlova s’était vue interdite de participation. Un mois plus tard, jeudi 29 juin, l’Union européenne de Radio-Télévision (UER) a annoncé avoir imposé une « lourde amende » à la chaîne publique ukrainienne, notamment pour cette interdiction.

« Le comité directeur (du concours Eurovision de la chanson) a recommandé d’imposer une lourde amende à l’UA : PBC », la chaîne publique ukrainienne qui a diffusé l’événement, a fait savoir l’UER dans une déclaration écrite, sans préciser le montant. La chaîne a notamment été à l’origine de « graves retards » dans l’organisation du concours et n’a pas « rempli ses obligations » en interdisant à la chanteuse russe de participer. En définitive, l’UER estime que toute cette affaire a nui à la « réputation du concours Eurovision ».

La chaîne va faire appel

Le directeur de la Société nationale de télévision publique ukrainienne, Zourab Alasania, a déclaré de son côté, lors d’un entretien avec la chaîne ukrainienne de télévision 112.ua, que « le montant de l’amende peut aller jusqu’à 200 000 euros ». Un montant que l’UER a refusé de commenter.

« Nous allons faire appel de la décision auprès du comité de surveillance de l’Eurovision, bien que nous ayons l’impression que cela ne mènera à rien. De fait, la décision définitive a déjà été prise », a-t-il ajouté.

Conçu comme un ferment d’unité européenne, le concours de l’Eurovision est devenu une chambre d’écho des rivalités nationales, illustrées une fois encore en mai dernier par le différend entre Moscou et Kiev sur le choix de la candidate russe.

La décision de l’Ukraine, pays hôte de l’édition 2017, d’interdire l’entrée sur son territoire à Ioulia Samoïlova, jeune chanteuse de 27 ans qui se déplace en fauteuil roulant, en raison d’un précédent concert donné en Crimée après l’annexion de cette péninsule par Moscou en 2014, a conduit au refus de la Russie de diffuser l’événement et à l’exclusion du pays.

Dans sa déclaration, l’UER précise que le comité directeur du concours Eurovision de la chanson a « réprimandé » la chaîne russe Channel One qui a refusé de diffuser l’événement, estimant cependant qu’il n’est pas nécessaire « pour le moment » de sanctionner la chaîne.