La baie de Piran est au cœur d’un long différend maritime entre les deux pays voisins, Croatie et Slovénie. / AFP / Jure Makovec | JURE MAKOVEC / AFP

C’est une décision inédite dans un long différend maritime entre deux pays voisins. La Cour permanente d’arbitrage a octroyé à la Slovénie, jeudi 29 juin, un accès aux eaux internationales de l’Adriatique, aux dépens de la Croatie.

« Une jonction doit être établie en créant une zone entre la mer territoriale slovène et la haute mer », a déclaré le président de la Cour, le juge Gilbert Guillaume, tout en garantissant à la Croatie le contrôle d’une partie de la baie de Piran, au centre du conflit. Le premier ministre slovène, Miro Cerar, a salué un « moment historique ».

Refus de Zagreb

La décision de la Cour est définitive et contraignante, mais Zagreb, qui s’est retiré de la procédure juridique en 2015, a immédiatement refusé de s’y conformer. Cette sentence de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye « ne nous oblige en aucun cas », a estimé Andrej Plenkovic, le premier ministre croate. Il a ajouté que son gouvernement n’avait « pas l’intention de [la] mettre en œuvre ».

Le premier ministre slovène a précisé qu’il appellerait son homologue croate dans la journée pour « débuter le dialogue sur la mise en œuvre de la décision »« La Slovénie ne fera rien pour détériorer les relations entre nos pays et nos citoyens », a-t-il assuré, ajoutant croire que Ljubljana et Zagreb sauraient travailler « de façon constructive ».

Le contentieux, qui remonte à l’éclatement de la Yougoslavie, en 1991, porte sur la souveraineté de la baie de Piran. Il a empêché la Croatie d’adhérer à l’Union européenne jusqu’à ce que les deux parties acceptent, en 2009, de s’en remettre à la justice internationale. La Croatie a adhéré à l’UE en 2013.