La police a sécurisé les alentours de la mosquée de Créteil, après l’incident, le jeudi 29 juin. | GONZALO FUENTES / REUTERS

Vers 18 h 30, jeudi 29 juin, un homme à bord d’un 4X4 a heurté les barrières protégeant la mosquée de Créteil, au sud-est de Paris, sans faire de blessés. « Ne parvenant pas à passer les obstacles, le conducteur du véhicule a poursuivi sa course, percuté un terre-plein, puis a pris la fuite », a détaillé la préfecture de police de Paris dans un communiqué. Le conducteur et propriétaire du véhicule a ensuite été arrêté « sans incident » à son domicile.

« L’exploitation des vidéos et des témoignages permettra de montrer s’il a cherché à foncer sur la foule présente sur les lieux », a commenté une source proche du dossier, précisant qu’une perquisition était en cours à son domicile, sans en révéler la localisation.

Cet homme, connu des services de police pour un fait mineur, selon une source proche du dossier, a tenu des « propos confus en référence aux attentats » djihadistes ayant frappé la France depuis 2015 et qui ont fait 239 morts. Selon une autre source proche du dossier, il s’agit d’un Arménien de 43 ans qui fait l’objet d’un suivi psychologique.

Selon le parquet de Créteil, interrogé par l’AFP, il a fait avec sa voiture « des embardées sur le parking de la mosquée » et la foule l’a évité. Il n’était pas sous l’emprise de l’alcool. La police judiciaire du Val-de-Marne, saisie, interrogeait jeudi soir l’homme placé en garde à vue.

« Une tentative d’attaque »

Karim Benaïssa, le président de l’Union des associations musulmanes de Créteil (UAMC), qui gère la mosquée, a rapporté à l’AFP avoir été témoin de la scène : « C’était à la fin de la prière, on sortait et puis on a vu cette voiture qui fonçait vers les murs de la mosquée. » Il y avait « quelques centaines de fidèles » pour la prière. « Certains fidèles ont esquivé la voiture. Il a eu un mauvais timing, mais à quelques secondes près c’était le drame. »

Le président de l’Observatoire national contre l’islamophobie au Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri, a pour sa part jugé auprès de l’AFP que d’après les renseignements qu’il a récoltés auprès des fidèles, « l’acte semble volontaire et ressemble à une tentative d’attaque ». « Ce qui vient de se passer à Créteil semble justifier les craintes que j’avais émises après l’attaque près de la mosquée de Finsbury Park à Londres », a-t-il dit, appelant à « plus de vigilance de la part des responsables de mosquées » et demandant aux pouvoirs publics de « renforcer la protection des lieux de culte ».

Le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, a dit mettre « tout en œuvre » pour que l’enquête puisse « préciser les motivations du conducteur et de déterminer sa responsabilité pénale ». La préfecture du Val-de-Marne a de son côté expliqué travailler « sur les mesures de sécurité supplémentaires à mettre en place pour garantir dans la durée » la protection des fidèles et de la mosquée.