Documentaire sur Arte à 22 h 25

Judy Garland - Get Happy - Summer Stock - 1950 Great Performance HD

Si elle n’avait été parfaitement documentée, notamment par son biographe Gerald Clarke, la vie de Judy Garland, née Frances Ethel Gumm le 10 juin 1922, paraîtrait inventée au profit d’un mélo larmoyant.

La petite est une enfant de la balle : son père dirige une salle de cinéma, et sa mère l’oblige, ainsi que ses deux grandes sœurs, à ­se produire, sous le nom des Gumm Sisters, dans l’un de ces « Sister Act » qui faisaient fureur.

Judy est-elle fatiguée par le rythme ? Sa mère lui donne quelques pilules remontantes ; Judy ne parvient pas à dormir ? Quelques somnifères feront l’affaire. C’est là que prendra ancrage la dépendance de Judy Garland aux drogues, puis à l’alcool, dont elle abusera toute sa vie, ainsi qu’en témoigne, avec d’autres, dans le documentaire, Stevie Phillips, l’une de ses assistantes.

Repérée par la Metro Goldwyn Mayer (MGM), elle y entre sous contrat dès 1935 et incarne le rôle de Dorothy dans Le Magicien d’Oz (1939), de Victor Fleming, son plus grand succès international. Sa relation avec le studio sera toujours compliquée : elle ne correspond pas aux canons de beauté associés aux premiers rôles féminins, de sorte qu’elle joue surtout dans des films musicaux.

Liza Minnelli - Put On A Happy Face (The Judy Garland Show)

Au cours de sa carrière, l’ab­sorption de « remontants » ou de « calmants » la fait arriver en retard ou s’absenter. On le tolère tant que Garland est une vedette, mais en 1950, quand sa carrière décline, la MGM la laisse tomber.

Si elle tourne encore quelques films, c’est surtout la chanteuse que le monde applaudit. Judy Garland se produit en Angleterre notamment, où elle est adulée. Les Américains la reverront à la télévision, dans The Judy Garland Show (1963-1964).

Après l’arrêt de l’émission, Garland reprend ses tours de chant et s’installe à Londres, où elle épousera son cinquième mari. Elle meurt le 22 juin 1969, des suites d’une ingestion – volontaire ou accidentelle – de barbituriques.

Ce film n’apprend guère de choses qu’on ne sache déjà sur le destin météorique de Judy Garland, ses dépressions, ses tentatives de suicide, ses relations malheureuses avec les hommes… Cependant on découvre son plus jeune enfant, Joseph (Joey) Luft, 62 ans. Sur son visage passe la mélancolie de celui qui ne connut que les dernières années, pénibles et malheureuses, de sa mère, disparue alors qu’il était adolescent.

Trop jeune pour mourir : Judy Garland, d’Annette Baumeister et Jobst Knigge (All., 2014, 53 min).