L’ultimatum adressé au Qatar par l’Arabie saoudite et ses alliés arabes expire ce dimanche 2 juillet sans qu’aucun signe ne dessine la possibilité d’une sortie de crise. Doha a même jugé samedi que les treize demandes formuléespar ces pays pour mettre fin à l’isolement économique et diplomatique à son encontre « empiètent » sur sa souveraineté.

Cette liste « est faite pour être rejetée », a ainsi déclaré le ministre des affaires étrangères du Qatar Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani lors d’une conférence de presse à Rome.

L’Arabie saoudite, Bahreïn, l’Egypte et les Emirats arabes unis ont rompu le 5 juin toutes relations avec Doha, l’accusant de soutenir le terrorisme et de se rapprocher de l’Iran chiite, grand rival régional du royaume saoudien. Le Qatar, qui a le soutien de la Turquie, rejette fermement ces allégations.

Médiation du Koweït

Les tensions se sont accrues après la remise à Doha, fin juin, d’une liste de requêtes établies par ces pays à satisfaire dans un délai de dix jours. Parmi ces demandes, figurent notamment la fermeture de la chaîne Al-Jazira, la réduction des relations avec Téhéran, ainsi que la fermeture d’une base militaire turque au Qatar.

« Tout le monde est conscient que ces demandes sont destinées à empiéter sur la souveraineté de l’Etat du Qatar », a ajouté le chef de la diplomatie de l’émirat après avoir rencontré son homologue italien Angelino Alfano. Il a assuré que son gouvernement était disposé à « contribuer à toute initiative destinée à restaurer le dialogue et abaisser les tensions ».

Le Koweït a entrepris une médiation pour désamorcer la crise, tout comme les Etats-Unis qui tentent de jouer les bons offices. Le 27 juin, Washington avait ainsi mis en garde sur le fait que le pays aurait du mal à satisfaire certaines requêtes et demandé à Riyad de réduire sa liste aux demandes « raisonnables et recevables ».